The Darts : piqûre de rock’n’roll

photo : DR

Rock is not dead,… The Darts débarquent au Tetris au Havre mercredi 31 mai et ça va faire mal. Quatre filles   sauvages qui suent, qui hurlent, qui déchirent tout et qui mettent tout le monde d’accord. 

Rock’n’roll jusqu’au bout des ongles, The Darts ne font pas dans la dentelle mais plutôt dans le cuir et les tatouages, dans le short moulant et le décolleté plongeant, avec un penchant bien marqué pour le noir. Ces quatre filles originaires de l’Arizona jouent vite et fort. Et faire le show apparaît comme une seconde nature chez ce girls band des plus teigneux. Elles arrachent tout sur scène, ne calculent rien et envoient du bois d’un bout à l’autre du concert. L’expérience acquise sur les tournées parle pour elles même si le groupe n’existe que depuis 2017. Un combo presque novice à l’égard des vieilles machines du rock toujours en activité mais un groupe pressé d’en découdre avec les publics du monde, en particulier celui de la France comme ce sera le cas ce mardi 31 mai dans le club du Tetris au Havre. 

C’est enrichi d’un nouvel album, Snake oil, sorti en début de cette année, que les filles reviennent dans l’Hexagone pour la tournée 2023. Treize nouvelles chansons plus tendues que jamais, électriques et percutantes, à nouveau enregistrées avec Jello Biafra, ex-membre et leader de Dead Kennedys, gourou et figure emblématique du genre, sur le label Alternative Tentacles Records. Cet album évoque la snake oil qu’on pourrait traduire par poudre de perlimpinpin et s’adresse notamment aux vendeurs de miracles, aux politiciens et autres businessmen prêts à tout pour être élus ou pour vendre n’importe quel produit.

La chanson éponyme qui ouvre ce troisième disque traite de ce sujet qui questionne sérieusement la chanteuse et organiste Nicole Laurenne comme elle le précisait dans Louderthanwar : « C’est épuisant de nos jours de devoir constamment être sceptique à l’égard de tout de ce que nous voyons et tout ce que nous entendons. De l’actualité à la musique, en passant par la médecine, la nourriture et peu près tout le reste, nous sommes soumis à un barrage sans fin, à des mensonges (…) et je suis sérieusement fatiguée d’essayer de savoir à qui faire confiance… »

Quelque peu parano la leader des Darts ? En tout cas franchement agacée comme le sentiment général de frustration qui se dégage des paroles du disque. Et pour ne rien arranger, la pandémie a mis à mal le projet même de studio voire de survie du groupe puisque certaines des musiciennes ont été infectées par la Covid et que la batteuse a quitté ses comparses durant cette période compliquée. Un mal pour un bien puisqu’une frappeuse de rechange, Mary Rose Gonzales, a pris le relais avec brio. La petite dernière apporte un peu plus de puissance et de précision dans le jeu et cultive une certaine passion pour l’ambiance gothique, un style largement adopté par les trois autres filles depuis. 

2023, une année de rémission pour The Darts. Un nouveau départ avec de nombreuses dates en Europe après celles des Etats-Unis, après avoir fait parler la poudre au pays de l’oncle Sam. Les Darts reviennent pour piquer très fort, pour montrer à la gente masculine que les femmes peuvent rivaliser sans rougir dans ce domaine musical, où sexisme et misogynie ont dominé par le passé (le présent reste d’ailleurs d’actualité dans certains cas) qu’est le rock’n’roll. Jello Biafra et l’écrivain Stephen King ont craqué pour ces filles au caractère bien trempé. Elles aiment le son qui fait mouche, la sueur qui dégouline des fronts, les surprises d’un soir et les concerts à répétition. Rentrer au pays n’est d’ailleurs que rarement prévu d’avance. Elles préfèrent la route, les salles obscures, les plats typiques des contrées visitées et faire un maximum de bruit partout où elles passent.   

Infos pratiques

  • Mercredi 31 mai à 20 heures au Tetris au Havre
  • Première partie : Tasha B & the Queenmakers
  • Tarifs : 10 €, gratuit pour les abonnés
  • Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur www.letetris.fr