Après Blood Siren, voilà High Priestess, titre d’un deuxième album d’une grande intensité. Sarah McCoy, chanteuse et pianiste américaine, est allée explorer des blessures et des sentiments profonds, des combats intérieurs. High Priestess est un questionnement intime d’une femme qui ne veut pas s’excuser. C’est délicat, mélancolique, surtout puissant. Comme sa voix. Sarah McCoy sera en concert samedi 25 novembre au 106 à Rouen, vendredi 5 avril à DSN à Dieppe et samedi 6 avril au Kubb à Évreux. Entretien.
Vous avez travaillé avec Chilly Gonzales, un artiste inclassable. Avez-vous changé votre approche du piano à ses côtés ?
Nous avons chacun nos styles mais j’ai beaucoup appris de lui. Cette collaboration est très enrichissante. Grâce à lui, j’ai osé tenter aborder le piano différemment. Ce qui est très intéressant puisque je peux varier les atmosphères. Cela nourrit bien sûr le processus de création. J’ai ainsi trouvé une manière plus libre d’aborder le piano.
Cette nouvelle manière d’appréhender le piano a-t-elle modifié aussi votre façon de chanter ?
C’est une autre chose. Nous avons beaucoup discuté de ma voix. Chilly m’a encouragée à chanter de manière plus dynamique et à y mettre davantage de nuances. Dans ce deuxième album, je pense que j’ai mieux été à l’écoute de mes émotions de l’instant.
Dans quel état d’esprit avez-vous écrit les chansons de High Priestess ?
J’étais plutôt dans une période où je m’interrogeais sur moi-même. Je me demandais où j’en étais dans ma vie. Je suis en train de faire une psychanalyse. Je regardais le passé et je questionnais tout ce qui m’avait fait mal. J’étais dans un moment de douleur et j’avais beaucoup de choses à dire. Il était important pour moi de sortir tout ce qui était enfoui dans une forme sublimée. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre, pour digérer ce que j’avais vécu. En fait, j’avais besoin de dépasser tout cela. Cet album est un dialogue avec moi-même. J’ai pu exprimer ce que je n’arrivais pas à dire. J’ai mis quinze ans pour écrire le premier album. Pour High Priestess, tout est arrivé en même temps. J’ai su alors que c’était une bonne chose pour moi. Cela m’a permis d’expérimenter.
Est-ce douloureux de vous plonger à nouveau dans ces moments ?
En fait, oui mais cela ne me dérange pas. Je chante avec une grande sincérité. La vie, c’est une suite de moments joie et de tristesse. Le fait d’interpréter ces textes me permet de mieux comprendre ce que j’ai vécu.
Quelle place laissez-vous à l’improvisation sur scène ?
Je suis sur scène avec deux musiciens qui prennent en charge un gros boulot d’arrangement. Ils sont là avec leur jeu et leur âme qui se mêlent aux miens. Je suis super contente de cette collaboration. En effet, nous avons gardé, au moins sur deux titres, des moments d’improvisation. Nous nous laissons cette liberté de jouer les uns avec les autres, d’entrer dans un véritable dialogue. Cela devient un instant explosif.
Quelle grande prêtresse faut-il voir en vous ?
Dans cet album, j’ai voulu parler de l’intuition, de la confiance en soi, du grand pouvoir des femmes. Dans nos vies, il y a toujours une figure qui nous guide, qui nous protège des autres et de leurs désirs, qui protège aussi nos âmes.
Infos pratiques
- Samedi 25 novembre à 20 heures au 106 à Rouen. Première partie : Jason Glasser. Tarifs : de 22,50 à 13,50 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
- Vendredi 5 avril à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : 19 €, 12 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
- Samedi 6 avril à 20 heures au Kubb à Évreux. Tarifs : de 23 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com