Les sciences sont une source inépuisable pour Laurent Millet. Le photographe aime à mener des expériences jusqu’à Former l’Hypothèse, titre de cette exposition présentée jusqu’au 28 septembre au centre photographique à Rouen pendant Normandie impressionniste.
Former l’hypothèse… Laurent Millet écrit des théorèmes, reproduit et assemble les formes géométriques, invente des équations… Le résultat : des assemblages qui créent un monde imaginaire et deviennent le sujet de ses photographies. Son œuvre est telle « une encyclopédie ». Six chapitres, écrits ces dix dernières années, sont présentés jusqu’au 28 septembre au centre photographique à Rouen lors de cette exposition, Former l’hypothèse.
Laurent Millet est tout d’abord allé décrocher la lune. Un de ses rêves, certainement. Le photographe se tient devant l’astre, tombé en pleine forêt. Comme une ombre ou un fantôme, il apparaît également dans une série, en hommage à Kepler. Il est là dans ce paysage désertique et devant des planches remplies de mesures scientifiques. Le tout écrit un roman de science-fiction.
Différentes techniques
Avant la prise de vue, il y a une étape importante pour Laurent Millet. L’artiste passe par une phase de construction d’objets. Avec des feuilles de Rhodoïd, du ruban adhésif et une paire de ciseaux, il a reproduit une partie des œuvres de Wenzel Jamnitzer, orfèvre célèbre de Nuremberg au XVIe siècle. Ce sont des polyèdres complexes transformés en éléments sculpturaux, voire architecturaux, de pacotille. Laurent Millet photographie ensuite ces maquettes avec tous leurs défauts, des rayures et des traces de poussière. Dans cette série, Les reliquaires du diaphane, il y a un enjeu de représentation, une recherche mathématique. À la fin, seule reste la photographique. Laurent Millet détruit toutes les maquettes.
Comme dans À peu près Euclide, il utilise du carton et de la peinture pour expliquer quelques formules scientifiques, notamment le théorème de Pythagore. Là, les maths deviennent ludiques. Laurent Millet reprend également les mesures de Horace Bénédicte de Saussure et le principe de son cyanomètre, évoluant avec le changement de teinte du bleu du ciel selon l’altitude.
Selon les séries, Laurent Millet multiplie les techniques de prise de vue, l’ambrotype ou le cyanotype, les supports, laplaque de verre, le film argentique ou le papier, et les tirages sur encre grasse ou à la gomme bichromatée. Le travail de Laurent est d’une précision remarquable.
Avant cette exposition, le photographe a passé plusieurs jours en résidence au musée de l’écorché d’anatomie au Neubourg. Il s’est focalisé sur les modèles les plus étranges du Docteur Auzoux. De L’Enseignement de l’anatomie et des couleurs est un inventaire de formes peu identifiables mais étonnantes par le côté esthétique et plastique.
Infos pratiques
- Jusqu’au 28 septembre, du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures au centre photographique Rouen Normandie, 15, rue de La Chaîne à Rouen.
- Entrée libre et gratuite
- Renseignements au 02 35 89 36 96 ou sur www.centrephotographique.com
- Aller à la galerie en transport en commun avec le réseau Astuce