L’héritage des sorcières

Photo : Alban Van Wassenhove

C’est un sujet qui traverse le temps. Penda Diouf et Lucie Berelowitsch reviennent sur les légendes et les croyances dans les campagnes. Les deux artistes ont parcouru le bocage normand pour écrire et mettre en scène Sorcières (titre provisoire). C’est à découvrir à partir du 1er octobre au Préau, CDN de Normandie-Vire, avant quelques dates dans la région.

Il y a parfois des sujets difficiles à aborder. La cause : « on se demande si on va être cru ou pas, si on va être moqué ou pas. Ces histoires-là ne se racontent pas trop. Ou alors dans le silence », remarque Lucie Berelowitsch. Le sujet : les légendes, les superstitions, les croyances qui se transmettent de génération en génération. La directrice du Préau, CDN de Normandie-Vire et metteuse en scène, s’en est emparée avec l’autrice Penda Diouf pour écrire Sorcières (titre provisoire), une pièce présentée du 1er au 4 octobre au Préau avant une tournée en Normandie.

Les deux artistes se sont souvenues des livres de Jeanne Favret-Saada, une ethnologue qui a mené des recherches sur les pratiques de la sorcellerie dans les années 1970 dans la campagne en Mayenne. Lucie Berelowitsch a voulu connaître leur place dans le quotidien d’aujourd’hui. Elle a alors sillonné le bocage normand avec Penda Diouf, autrice associée au Préau, pour « récolter des histoires de territoire. Celles-ci racontent aussi autre chose comme le rapport à la terre, aux autres, à soi, au langage ».

Le réel et le fantastique

Dans Sorcières (titre provisoire), Sonia décide de venir habiter dans la maison de campagne familiale. Les souvenirs y sont très palpables. Pas seulement à travers les objets mais aussi une présence. Après le passage d’une personne, en panne de voiture, la jeune femme développe des dons et la maison s’anime pour faire revivre un passé. Sonia va trouver un réconfort auprès de son amie Jeanne. Ensemble, elles vont comprendre les différents phénomènes. « Cette histoire est également inspirée de moments que nous avons vécus. Il est arrivé que notre GPS se dérègle.  Pendant les enquêtes, nous portions par hasard le même manteau d’un même bleu profond. Penda y fait référence ».

Dans cette maison, un espace de projection, le présent se mêle au passé, le réel, au fantastique et à l’imaginaire. « Cela permet de travailler sur un champ des possibles. Avec Penda, les choses se disent aussi ailleurs que dans le langage. Elle laisse beaucoup de silence », indique Lucie Berelowitsch. Les mots viendront cependant réparer et guérir quelques cicatrices anciennes.

Infos pratiques

  • Mardi 1er, mercredi 2, jeudi 3 et vendredi 4 octobre à 20 heures au Préau à Vire. Tarifs : de 16 à 5 €. Réservation au 02 31 66 66 26 ou sur www.lepreaucdn.fr
  • Vendredi 18 octobre à 20 heures au théâtre des Halles à Tessy-Bocage. Réservation au 02 31 66 66 26 ou sur www.lepreaucdn.fr
  • Mercredi 14 novembre à 20 heures au théâtre municipal à Domfront-en-Poiraie. Réservation au 02 31 66 66 26 ou sur www.lepreaucdn.fr
  • Jeudi 28 novembre à 20 heures au Halle ô grains à Bayeux. Tarifs : de 13 à 8 €. Réservation au 02 31 92 03 30 ou en ligne
  • Mardi 4 février à 20 heures au théâtre de l’Arsenal à Val-de-Reuil. Tarifs : de 20 à 10 € Réservation au 02 32 40 70 40 ou sur www.theatredelarsenal.fr
  • Jeudi 27 et vendredi 28 février aux Franciscaines à Deauville
  • Durée : 1h30