La parole militante d’Anita Conti

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Anita Conti avait une passion pour la mer, aussi pour la poésie. Son fils adoptif, le plasticien, Laurent Girault Conti, fait une lecture de quelques textes de La Dame de la mer dimanche 25 mai au Clos des fées à Paluel.

C’est une des facettes la moins connue de l’écriture d’Anita Conti (1899-1997). La photographe, océanographe, première femme à embarquer sur un navire scientifique, est aussi l’autrice de nombreux poèmes. « Chez elle, ce n’est pas une posture. La poésie est au cœur de sa pensée, de ses réflexions », indique Laurent Girault Conti. Les sujets : l’océan, bien évidemment, « comme notre propre miroir », l’horizon, la liberté… « On peut distinguer deux périodes. La première est plus classique. On sent sa formation. Elle est dans une philosophie un peu stoïcienne. Il y a une dimension antique. Lorsqu’elle devient plus âgée, la prose est plus libre. Elle lâche les chevaux. Il y a un souffle, un humour et elle parle au nom des femmes ».

Laurent Girault Conti sera dimanche 25 mai au Clos des fées à Paluel pour une lecture des poèmes d’Anita Conti, sa mère adoptive. « C’est important pour moi de transmettre cette parole qui devient une référence. Je lis en ayant encore sa voix dans ma tête. Nous avons tellement parlé ensemble. Elle écrit comme elle s’exprime ».

« Une petite odyssée »

Cette lecture est « comme un petit opéra, une petite odyssée » dans une pensée moderne. Surnommée La Dame de la mer, Anita Conti, « une femme curieuse du monde », a très tôt parlé de la surexploitation des océans. « Elle était visionnaire. À son époque, non plus, on n’écoutait pas les lanceurs d’alerte, les scientifiques. On s’appuiait parfois sur leurs rapports. Dans les années 1960 et 1970, elle a arrêté de se battre pour s’embarquer uniquement pour le plaisir ».

Laurent Girault Conti fait sienne la parole libre d’une militante qui a observé les océans, les espèces sous-marines et le travail des marins. « Ces mots résonnent toujours fort en moi. Ces poèmes correspondent tellement à ce que je pense que je m’y retrouve complètement ».

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