Le festival Rush 2025 démarre ce jeudi 5 juin au 106 à Rouen et ça va secouer fort d’entrée de jeu avec Dynamite Shakers, des rock’n’roll kids vendéens impatients de jouer sur les terres des Dogs, l’une de leurs références.
Même coiffé d’un deerstalker, la pipe en bouche et une loupe dans la main, découvrir la raison de l’annulation de la tournée européenne du James Hunter Six reste un sacré mystère ! Mais le verdict est sans appel : initialement programmé, le plus american boy des british ne viendra donc pas répandre son RNB old school au 106 à Rouen jeudi 5 juin pour la première soirée du festival Rush. Et c’est le groupe Dynamite Shakers qui remplace l’ancien working-class man au pied levé. Des jeunes loups aux dents longues à la place d’un vieux briscard expérimenté. Mais question expérience et malgré leur jeune âge, les Vendéens possèdent déjà un sacré bagage avec trois-cent-soixante concerts au compteur en moins de six ans.
Repérés à leurs débuts sur le Net où les adolescents de l’époque s’époumonent sur des reprises de leurs titres de rock garage préférés et sur les classiques de leurs groupes fétiches dont The Flamin’ Groovies, Dogs, The Fleshtones, The Remains, The Sonics, et pas mal d’autres, la version Dynamite Shakers 2025 poursuit son parcours des sixties après avoir chatouillé le rock 50’s gominé de Gene Vincent et s’est ouvert la porte de la septième décennie en cultivant l’androgynie des glamour-boys d’hier, en alourdissant le son des guitares et en multipliant les solos en live.
L’autre grand changement du quatuor énervé porte sur la sortie, l’an dernier, de leur premier véritable album, Don’t Be Boring , après un mini LP plus ancien dont la posture et le décor sur la pochette n’étaient pas sans rappeler le fameux Too Much Class For The Neighbourhood des Dogs, album culte pour les gamins de Saint-Hilaire-de-Riez. Fini — sur disque et pour le moment — le temps des reprises, Dynamite Shakers s’attaque dorénavant au versant compositions et maîtrise déjà bien la technique des alpinistes du rock’n’roll avec du riff à gogo, de la six cordes dévastatrice, des titres teigneux, des refrains explosifs… Il ne manque qu’un peu de gras dans la voix pour gravir les mêmes sommets que leurs idoles.
En six ans, Dynamite Shakers s’est forgé une sacrée réputation de groupe scénique, ne laissant que peu de répit au public pour trouver un second souffle lors de chaque prestation. Il faut dire que faire ses classes dans tous les campings du pays vendéen devant des publics plus sensibles au Sunlights des tropiques qu’à ce bon vieux Psycho des Sonics ne peut que pousser les musiciens à se surpasser voire jouer comme si c’était la dernière fois.
C’est une bonne école pour progresser et aller ensuite affronter les amateurs de rock dans les Smac (scène de musiques actuelles) de l’Hexagone, peut-être plus encore critiques et exigeants avec les jeunes groupes du genre. Le « C’était mieux avant » revient souvent dans la bouche des anciens ! Et la prochaine destination rouennaise est justement la SMAC le 106 pour cause de météo changeante même si les jardins de l’Hôtel-de-Ville étaient le premier choix du festival Rush qui privilégie normalement les lieux pittoresques et bucoliques pour y proposer une programmation audacieuse, émergente et ambitieuse dont font partie les Dynamite Shakers et leur rock’n’roll brut, sauvage et sans fioritures. De toute façon, comme l’a souvent répété Peter Zaremba, frontman du groupe the Fleshtones : « Quel que ce soit le lieu, le contexte, le public : toujours se donner à fond, ne jamais tomber la veste, ne jamais considérer qu’il s’agit d’un concert ordinaire ». Et celui-là ne le sera pas, parole de Dynamite Shakers !
Infos pratiques
- Jeudi 5 juin à partir de 18 heures au 106 à Rouen
- Premières parties : Jan Verstraeten et Louise Charbonnel
- Concerts gratuits
- Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce