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Changer le monde à Viva Cité

photo : DR

62 compagnies, dans le In et dans le Off, constituent l’affiche de la 36e édition de Viva Cité. Le festival des arts de la rue de Sotteville-lès-Rouen se déroule du 27 au 29 juin. Au programme : du théâtre, de la danse, du cirque, des révoltes, des espoirs et des nouveautés.

Pendant trois jours

« Viva Cité est une matière vivante », rappelle Anne Le Goff, directrice artistique de Viva Cité et directrice de l’Atelier 231. Depuis la crise sanitaire, le festival des arts de la rue a pris plusieurs formes. « Revenir aux trois jours a toujours été un objectif. Avec les contraintes budgétaires qui sont les nôtres, cela a dû passer par du mécénat. C’est une première pour nous. Nous sommes également soutenus par la Métropole Rouen Normandie qui a un attachement à Viva Cité », explique Alexis Ragache, maire de Sotteville-lès-Rouen. L’événement se déroulera donc du vendredi 27 au dimanche 29 juin dans toute la ville. 

Pour Anne Le Goff, « une ouverture le vendredi a du sens parce qu’elle se fait de manière créative avec des projets au long cours qui réunissent des enfants et des adultes ayant participé pendant toute l’année à des ateliers ». Viva Cité commence avec La Zanka Compagnie et sa Ride Divine. Inspirée des carnavals, cette déambulation se fera avec des objets roulants. Au choix : trottinette, roller, vélo, skate… « Elle partira de l’école Edmond-Rostand pour aller jusqu’à la place de l’Hôtel-de-Ville. Elle nous amènera au bois de La Garenne où se tient le festival », précise Anne Le Goff.

Imaginer un festival sur deux jours ou sur trois jours ne suit pas une même logique. « Nous ne travaillons pas de la même manière. Sans les deux grandes soirées, il y a une grande frustration. Moins de choix s’offrent à nous, confie la directrice de Viva Cité. Avec trois jours, nous avons une ouverture le vendredi. Durant le samedi, il y a une montée du rythme et une véritable excitation. Le festival bat son plein. Le dimanche est plus tranquille. Ce sont des temps différents pendant lesquels nous pouvons créer divers parcours ».

Des révoltes

En 2025, Viva Cité, festival pluridisciplinaire, accueille 62 compagnies — dont seize normandes et huit internationales — et proposent en tout 213 représentations. Il sera question de Molière avec Amaranta, d’amour avec Rémusat et Cris Clown, du corps avec Ana Jordão et Vincent Kollar, de jonglerie avec Yennega Circus. Hannibal et ses éléphants mènent une enquête dans Georgia. Opus invite à La Grande Tablée des « spécialistes en rien du tout » lors d’une émission de radio. Les Nouveaux Ballets du Nord-Pas-de-Calais emmènent sur la 20e rue Ouest à la découverte des photographes américaines.

Un thème s’impose lors de cette 36e édition de Viva Cité : la révolte avec l’espoir de fonder un nouveau monde. « Jusqu’alors, nous avons entendu des récits dystopiques. Les artistes faisaient le constat d’un monde heurté par des crises successives. Malgré tout, ils envisagent aujourd’hui des changements avec l’envie d’emmener les sociétés ailleurs. Il y a aussi une volonté de refaire communauté », remarque la directrice artistique du festival.

Dans 95 % Mortel, la Compagnie du coin mêlent déceptions et désirs. Garniture Inc. adapte le roman de Laurent Mauvignier, Ce que j’appelle oubli, inspiré d’un fait divers dramatique. Le collectif In Itinere dresse un parallèle entre La Commune de Paris en 1871 et le chaos actuel dans N Degrés de liberté. La fête se transforme en manège de l’apocalypse dans Fuuu de Titanos. Ne comptez plus sur nous, clament Groupe ToNNe et les élèves de l’option théâtre des lycées Sembat et des Bruyères de Sotteville-lès-Rouen qui mettent en scène Nous sommes l’étincelle de Vincent Villeminot. Les contestations créent souvent du collectif, comme le rappellent le Groupe ToNNe dans Texaco, La Ville en feu dans Le sacre et Jeanne Simone dans Animal Travail. Cette parole forte est encore plus puissante lorsqu’elle résonne dans l’espace public.

Un accueil

Ce sont les nouveautés de cette 39e édition : un meilleur accueil des festivaliers. « Pour que le public puisse profiter de l’espace public, il doit être en sécurité », martèle Edwige Pannier, adjointe à la Ville de Sotteville-lès-Rouen, en charge de la Culture. Cela passe tout d’abord par la prise en compte des changements climatiques, notamment d’éventuelles fortes chaleurs. « Il y a eu une attention aux horaires de programmation de spectacles. Nous avons repéré les lieux du festival avec des surfaces bitumées ou sans ombre. Entre 11 heures et 17 heures, nous avons évité les représentations trop longues et tenu compte des formats, des disciplines », poursuit Anne Le Goff. Autre prévention : les violences. Des actions de prévention seront proposées et des safe places, mises en place. À noter également la distribution de capuchons pour couvrir les verres.

Lors de cette nouvelle édition, quatre spectacles seront traduits en langue des signes française par Liesse. Comme La Chute (de pas Camus du tout) d’Acid Kostic, 1978 de La Famille Goldini, Rose de Notre Insouciance et Houl de la compagnie Sept Fois la langue.

Enfin, pour aller au festival Viva Cité, les transports en commun de la Métropole Rouen Normandie seront gratuits les samedi 28 et dimanche 29 juin et leur fréquence de passage, augmentée. Quant aux vélos, ils auront des parkings gratuits et surveillés.

Infos pratiques

  • Vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 juin à Sotteville-lès-Rouen
  • Consulter le programme complet
  • Gratuit
  • Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce