Festival A l’Est du Nouveau : dans une enclave serbe avec Goran Radovanovic

En avant-première, le festival A l’Est du nouveau projette samedi 12 mars à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan Enclave. Dans ce film, Goran Rodovanovic, présent au cinéma, raconte l’histoire d’un enfant vivant dans une enclave serbe au Kosovo.

 

Enklava_ThumbnailC’est un film politique. Enclave de Goran Radovanovic, présenté samedi 12 mars à l’Ariel lors du festival A l’Est du nouveau, revient sur les conditions de vie des Serbes restés au Kosovo. La guerre dans l’ex-Yougoslavie au début des années 1990 a laissé des traces indélébiles, des cicatrices douloureuses. Comment vivre après cette tragédie ? Comment vivre lorsque l’on fait partie d’une minorité ?

 

Plus de vingt ans après les conflits, Goran Radovanovic, réalisateur serbe, revient sur ce pan de l’histoire. « C’est toujours un problème aujourd’hui parce qu’il n’y a pas de liberté. C’est la honte de l’Europe. Comment a-t-elle pu laisser créer ces conditions ». Enclave, un film au scénario solide, est marqué par un silence très bavard. « Je pense qu’il a davantage de pouvoir. Je suis cinéaste. J’attache beaucoup plus d’importance à l’image qu’au dialogue. Vous, en France, vous aimez bien les dialogues. Un film, c’est avant tout des images ». Goran Radovanovic filme généreusement des grands plans de la Serbie.

 

Dans Enclave, Goran Radovanovic donne la parole aux enfants. C’est ce qui fait la singularité de ce long-métrage primé au festival international de Moscou. Enclave, c’est la triste vie de Nenad, un garçon de 10 ans habitant sur un territoire chrétien serbe, protégé par les Nations unies et entouré d’une communauté musulmane dans un Kosovo déchiré. Tous les jours, pour aller et revenir de l’école, il doit parcourir plusieurs kilomètres dans un char blindé, à l’abri des jets de pierre. Ce n’est pas tout, sa famille doit s’accommoder des régulières coupures d’électricité, faire face aux vols de bétails.

 

Nenad sourit peu, parle peu, doit vivre dans cette solitude pesante. Enclave est aussi un film sur la solitude. « Il vit dans un monde désespéré où il est difficile de communiquer ». Lorsqu’il faudra enterrer son grand-père, son unique ami, dans le cimetière d’à côté, le garçon n’hésitera pas à passer les lignes ennemies. Une occasion de se rapprocher des autres enfants. Il trouvera des copains parmi les ressortissants de la majorité musulmane. Les enfants sont d’une grande justesse. Il transparaît dans leur regard l’injustice, les souffrances.

 

Ces garçons sont aussi l’espoir d’un futur meilleur après le pardon et la réconciliation. « Aujourd’hui, ils commencent à échanger. Je suis optimiste. Je suis un artiste, donc je suis optimiste. C’est le message que je souhaite passer dans ce film. Les enfants offrent de nouvelles perspectives ».

 

 

 

  • Projection samedi 12 mars à 16 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan.
  • Programme complet