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Opéra à Rouen : « Daral Shaga » ou les violences de l’exil

photo Pascal Ducourant

Daral Shaga, présenté jeudi 5 et vendredi 6 novembre à l’Opéra de Rouen Normandie, ce sont des histoires d’exil. Feria Musica a imaginé là un opéra circassien écrit par Laurent Gaudé, composé par Kris Defoort et mis en scène par Fabrice Murgia.

 

photo Pascal Ducourant
photo Pascal Ducourant

Daral Shaga raconte deux parcours qui se croisent, il y a tout d’abord un père et sa fille, Nadra, fuyant leur pays pour une terre plus accueillante. Il y a aussi un vieil émigré qui a décidé de revenir sur ses terres natales. Les voyages ne seront pas de tout repos mais se feront plutôt au péril de leur vie parce qu’il y a des frontières, des murs à franchir. Daral Shaga, la divinité protectrice des exilés, veille ainsi sur ces êtres.

 

Fabrice Murgia met en scène cet opéra circassien, initié par la compagnie Feria Musica et joué jeudi 5 et vendredi 6 novembre à l’Opéra de Rouen Normandie. La thématique de l’exil, il connaît. « C’est une part de mon histoire. Je suis issu de parents immigrés et je vis dans une ville cosmopolite, Bruxelles. Tout cela me pose question ». Il a également beaucoup travail sur le thème de la solitude. « C’est une maladie psychologique. Quand je vois tous ces gens déracinés qui doivent tout quitter, qui se retrouvent face à eux-mêmes, il y a une résonnance avec des choses que je connais ».

 

Daral Shagal, une pièce politique criante d’actualité, est une traversée fantasmée racontée par des musiciens, des chanteurs et des circassiens. « C’est la première fois, pour moi, que je coécris la mise en scène. J’ai travaillé étroitement avec le librettiste, le compositeur et la troupe de cirque. C’est un véritable quartet. C’est la musique qui a été notre guide ». Dans Daral Shagal, les mots de Laurent Gaudé, romancier et dramaturge, auteur de Eldorado, se mêlent à la musique aux multiples influences de Kris Defoort et à la performance des circassiens de Feria Musica. Les acrobates évoluent au portique coréen, virevoltent, voltigent, enchainent les performances.

 

Les mots, la musique et les corps expriment la violence et les espoirs de l’exil, bousculent les rêves, interrogent la réalité d’un monde dans lequel se dressent des murs, est laissée trop peu de place aux réfugiés.

 

 

 

  • Jeudi 5 et vendredi 6 novembre à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 32 à 10 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr