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« Soury » ou un bon coup de pied dans les préjugés sur les migrants

C’est un film plein d’humanité qui vient casser tant d’a priori. Soury, un court métrage de Christophe Switzer est un des 8 films de l’acte 1 du Courtivore. Le festival commence mercredi 10 mai à L’Ariel à Mont-Saint-Aignan.

Les clichés et tous les amalgames qui vont avec, Christophe Switzer vient leur mettre un bon coup de pied dans son court métrage Soury, sorti en septembre 2016. Soury, ou syrien en arabe, raconte l’accueil des migrants. En Provence, au pied du Mont-Ventoux, un vigneron, surnommé Bob, consacre sa vie à ses vignes. C’est un vieux loup solitaire aux allures d’un Michel Simon dans Boudu, sauvé des eaux. Seulement en apparence. Bob est un homme d’une générosité infinie. Baptisé « le blanc fou », il a passé 25 ans au Liban où il a « fait du vin sous les bombes » dans le domaine du château Kefraya. Un jour, il voit arriver Wassim, un réfugié syrien perdu au milieu de la campagne provençale. Il ne parle pas un mot de français. Peu importe, Bob parle l’arabe couramment. Soury est l’histoire d’une amitié entre ces deux hommes qui partagent leur culture.

La vie des migrants est devenue un des sujets principaux traités dans les courts métrages. « J’ai été touché par cette vague syrienne venue frapper aux portes de l’Europe. Je n’étais pas d’accord avec tout ce qui pouvait être dit. Non, tous ne sont pas des terroristes en puissance. Ils partent au risque de leur vie. Ils savent d’où ils partent mais ils ne savent jamais s’ils vont arriver. J’ai voulu remettre les a priori sur la table ». Christophe Switzer a écrit le scénario de Soury juste après une sieste. Pas seulement avec de bons sentiments. « J’ai voulu tourner ce film avec ce que j’avais de plus beau ». Cette ferme provençale où il a passé ses vacances. « J’y ai grandi et travaillé ». Et cet oncle si charismatique. « Il n’est pas comédien. Il n’a jamais tourné de film. Je lui ai demandé de donner ce qu’il est dans la vie. J’ai dû le ramener à son naturel. Cela n’a pas été simple. A un moment donné, il a lâché prise et ce fut magique », se souvient le réalisateur.

Christophe Switzer sera présent lors de l’acte 1 du Courtivore mercredi 10 mai à L’Ariel à Mont-Saint-Aignan. « J’aime bien sentir la salle même si j’ai le trac ». Avec Soury, Christophe Switzer signe son quatrième court métrage. Il a choisi le cinéma parce qu’il apprécie les belles histoires. Il a commencé par les raconter en tant que comédien. « J’aimais bien faire le pitre ». Pas suffisant pour répondre à ses attentes. « Je ne trouvais pas assez d’histoires qui me faisaient vibrer. Par ailleurs, quand on est acteur, on doit être dans le désir de l’autre ». Christophe Switzer a préféré mettre toute son énergie dans l’écriture de scénarios et dans la réalisation. Des projets ? Il en a « plein la tête. Ce n’est pas les idées qui manquent. J’ai même un long métrage qui attend son producteur ou sa productrice ».

 

 

 

Le programme du Courtivore

  • Mercredi 10 mai à 20 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan : Acte 1
  • Mercredi 17 mai à 20 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan : Acte 2
  • Mercredi 24 mai à 20 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan : Acte 3
  • Mercredi 31 mai à 14 heures à l’Omnia à Rouen : le Courtivore en short
  • Mercredi 31 mai à 20 heures à la Maison de l’architecture à Rouen : Le Courtivore sous les toits
  • Jeudi 1er juin à 19 heures à l’ancienne école des Beaux-Arts à Rouen : Les courts du 3e type
  • Vendredi 2 juin à 20 heures à l’Omnia à Rouen : finale