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Vanessa Wagner au Havre

photo Balazs Borocz/Pilvax Studio
photo Balazs Borocz/Pilvax Studio

Les Musicales de Normandie accueillent une nouvelle fois la pianiste Vanessa Wagner. Cette interprète, au toucher si délicat, qui voyage dans un vaste répertoire, joue ce mercredi 17 juillet dans les jardins suspendus au Havre un programme impressionniste avec des oeuvres de Dutilleux, Ravel et Debussy, trois compositeurs qu’elle connaît très bien.

 

Y a-t-il des points communs entre les compositions de Ravel, Debussy et Dutilleux ?

Oui, ces compositions sont des musiques françaises impressionnistes et post-impressionnistes. Dutilleux s’est beaucoup inspiré par la musique de Ravel. Il est en effet dans la même mouvance que Ravel.

 

Quelle définition donnez-vous à la musique impressionniste ?

C’est une musique très visuelle, sensorielle qui évoque les éléments de la nature comme l’eau, le vent, les couleurs. Elle est aussi très sensuelle et se trouve à l’opposé d’une musique intellectuelle.

 

Est-elle plus agréable à jouer ?

Oui, elle est très agréable à jouer. Elle est bien écrite pour le piano. Cette musique demande une grande palette de couleurs, donc une recherche musicale. Il faut en effet trouver une différenciation sonore parce qu’elle est faite à la fois de douceur, de rapidité, de sensualité…

 

Est-ce que la partition de Debussy, Isle Joyeuse, est particulière ? Elle est très fougueuse.

Oui, elle est très joyeuse. Debussy l’a composée alors qu’il était amoureux. Elle garde cependant sa part de mystère.

 

Pourquoi avez-vous choisi les 3 Préludes de Dutilleux ?

C’est une très belle musique qu’il a écrite quand il était plutôt jeune. Je l’ai jouée plusieurs fois, notamment devant lui. Ce sont des pièces assez virtuoses, assez joyeuses et mystérieuses aussi. On sent très clairement la ligne impressionniste. Elle sont presque devenues des classiques dans le répertoire.

 

Est-ce que la musique de Ravel sera accompagnée des images de Quayola

Non pas pour ce concert. C’est un projet formidable. La musique de Ravel est très vivante et on peut y voir beaucoup d’images, de couleurs et ressentir plusieurs sensations. C’est une musique presque liquide. Les images se prêtaient donc bien à cette musique-là.

 

Depuis plusieurs années, vous multipliez les projets avec divers artistes.

Tout à fait. Je n’ai pas envie de donner uniquement des récitals. Je préfère multiplier des partenariats. C’est la même idée lorsque je joue sur un piano-forte, puis sur un piano.

 

Est-ce que ce sont des bouffées d’air frais ?

Au départ, c’était cela. Aujourd’hui, c’est le sens que je souhaite donner à ma vie : faire ce que j’aime sans idée préconçue tout en gardant ce qui est inscrit à mon répertoire. J’y vais à l’envie.

 

Et aussi en fonction des rencontres ?

Oui, en fonction des rencontres et de mon évolution. Il y a quelques années, je n’aurais jamais travaillé avec un vidéaste ou un musicien venant de l’électronique. Quand j’avais 20 ans, je ne voulais pas jouer du piano-forte, je le fais aujourd’hui. J’ai appris aussi à connaître le répertoire piano-voix et j’ai envie de travailler avec des chanteurs.  Ce sont les expériences qui me montrent le chemin.  Je suis plutôt d’un tempérament curieux. Certains musiciens sont très heureux d’avoir un cheminement plus classique. J’aime bien être une soliste classique mais je trouve passionnant d’innover, d’inventer.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Je continue avec le projet Ravel Landscape, avec le répertoire de Schubert et les chanteurs. L’année prochaine, je vais travailler avec d’autres pianistes, des chorégraphes dont Emmanuelle Vo-Dinh (directrice du Phare, centre chorégraphique national au Havre, ndlr)

 

  • Mercredi 17 juillet à 21 heures dans les jardins suspendus au Havre
  • Tarif : 2 €. Réservation au 09 53 23 27 58
  • Au programme : 3 Préludes de Dutilleux, Isle joyeuse de Debussy, Ma Mère l’Oie, Gaspard de la nuit, Pavane pour une infante défunte de Ravel