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Shaka Ponk au Zénith

BAND08Shaka Ponk a dix ans. Resté dans l’ombre pendant plusieurs années, le sextet fait désormais partie des groupes incontournables, des grosses machines de rock indé qui remplissent les salles, font sauter leur public et vendent des albums. Déterminés, travailleurs infatigables, les six membres de Shaka Ponk ont réussi à imposer un univers pluriel avec musique, vidéo et aussi bande dessinée. Ce sont de véritables geeks qui développent leur petite entreprise avec beaucoup d’inventivité. Retour en pleine forme avec toute une famille de singes, gonflés à la testostérone, dont le célèbre Goz pour une nouvelle tournée qui commence jeudi 16 octobre au Mans. Rouen est la deuxième date. Entretien avec Steve.

 

Est-ce que la scène vous a un peu manqué ?

Oui, nous avons hâte de repartir. Septembre a été plutôt calme volontairement. Maintenant, nous sommes très excités. Même si nous ne nous sommes pas vraiment reposés. En fait, on travaille tout le temps.

 

Vous vous imposez un sacré rythme.

Ça va. C’est juste une question d’hygiène de vie. Mais nous aimons ça. C’est notre côté multifonctions. Nous sommes en studio de 7 heures du matin jusqu’à 21 heures. Nous avons néanmoins quelques moments de doute et des envies de tout foutre en l’air. Mais, comme nous sommes six, nous nous soutenons. Et la tournée, c’est notre récré. C’est pour les concerts que nous faisons tout cela. Nous voulons aussi avoir une vie artistique riche. Il ne faut pas oublier que tout va très vite aujourd’hui et qu’il faut trouver des trucs géniaux tout le temps. La concurrence est rude.

 

A l’image des albums, The White Pixel Ape, sorti en mars 2014, et The Black Pixel Ape, à paraître le 3 novembre prochain, vous avez vécu des périodes opposées.

En fait, The Black a été écrit après la blessure de Frah lors d’un concert. Nous nous sommes arrêtés brusquement alors que nous étions lancés à 200 à l’heure sur l’autoroute. Nous étions vraiment bad, dégoutés. Ce n’est pas évident de changer de rythme brutalement. Nous avons alors commencé cet album. Il n’est pas plus noir esthétiquement mais il a tout de même été écrit dans une ambiance de déprime. Après, il y a eu des éclaircies.

 

Pourquoi n’avez-vous pas sorti un double album ?

C’était notre intention de départ. Puis, nous avons pesé le pour et le contre. Nous voulions même sortir deux albums en même temps. Pas un double parce que cela a déjà été fait. Cela nous amusait de nous tirer la bourre au Top 50… En fait, nous n’avions pas terminé l’exploitation du champ des images des deux albums. Comme The White était plus avancé, nous l’avons sorti en premier. Nous les séparons seulement de six mois. Ce qui n’est pas si mal parce que cela nous a permis de digérer une première fournée, de retravailler quelques morceaux.

 

Est-ce cette dualité qui en fait ne caractérise pas au mieux Shaka Ponk ?

Il y a en effet une dualité dans le nom du groupe, entre Shaka et Ponk : Shaka qui renvoie au bouddhisme et Ponk, à punk. Dans le premier album, nous sommes d’ailleurs beaucoup amusés avec ces deux mots-là. D’autre part, nous avons vu ça au fil du temps. Le meilleur moyen de faire passer un message, c’est à travers le côté ludique. Cependant, nous restons apolitiques. Nous n’avons pas la prétention de délivrer un message mais nous ne voulons pas non plus parler de la pluie et du beau temps. Nous gardons un œil critique sur l’Homme depuis qu’il a perdu ses poils.

 

 

Shaka Ponk va être désormais présent en bande dessinée, à partir du 29 octobre.

C’est un de mes projets. J’avais un fantasme : créer une bande dessinée. Dans la Monkey TV, nous avons environ 250 vidéos qui retracent l’histoire du groupe. Nous les avons confiées à un scénariste et un dessinateur, Mile et Sébastien Salingue. Ils racontent l’histoire d’un groupe avec nos particularités, nos fringues. C’est rigolo parce qu’il peut y avoir deux lectures, pour les petits et les grands.

 

Avez-vous un nouveau projet ?

Oui, nous avons un nouveau projet sur Internet : une pseudo émission qui est un rendez-vous avec Shaka Ponk en direct. C’est très interactif parce que les gens peuvent participer à nos balances, nous poser des questions… Ce sont des rendez-vous que nous lançons sur Facebook.

 

 

  • Vendredi 17 octobre à 20 heures au Zénith de Rouen. Tarifs : de 45 à 33 €. Réservation : Fnac, réseau ticketnet.