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Opéra de Rouen : des places à gagner pour « Les Contes de la lune vague après la pluie »

C’est une création. L’Opéra de Rouen Haute-Normandie présente vendredi 20 et samedi 21 mars Les Contes de la lune vague après la pluie, une nouvelle production lyrique adaptée du film de Mizoguchi. De nouvelles places sont à gagner. Appelez au 06 16 08 60 28.

 

maquette © Laure Salefranque
maquette © Laure Salefranque

Les Contes de la lune vague après la pluie, c’est tout d’abord un film, sorti en 1953. Kenji Mizoguchi s’inspire d’histoires japonaises et d’une nouvelle de Maupassant, Les Contes de la lune vague. Un épisode de la vie du réalisateur japonais transparaît dans le film. Le jeune Mizoguchi est horrifié lorsque sa sœur aînée est vendue comme geisha à un homme riche. Un acte qui a permis de payer ses études. « Il est hanté par cela et évoque ce que les hommes doivent aux femmes, ces personnes qui font des sacrifices par amour », remarque Vincent Huguet, metteur en scène.

Les Contes de la lune vague après la pluie, c’est désormais un opéra. Une initiative de la fondation Royaumont qui est restée à l’état de projet pendant plusieurs années. Le dramaturge Alain Perroux signe le livret, le compositeur Xavier Dayer, la musique.

 

L’histoire. Dans un petit village, le potier Genjuro et le paysan Tobe vivent pauvrement avec leurs épouses respectives, Miyagi et Ohama. Le premier rêve de s’enrichir, le second de devenir samouraï. Ils décident ainsi de partir pour la ville. Genjuro se laisse séduire par une princesse, désireuse de lui acheter ses poteries, et succombe à ses sortilèges. Tobe, en samouraï, fanfaronne, ment, se couvre de gloire. Quant aux deux femmes délaissées, elles enchaînent les malheurs. Miyagi est tuée par des soldats à la recherche de nourriture. Perdue, seule, Ohama se prostitue pour survivre et retrouve son mari dans une maison close. Genjuro revient au village, se remet à la poterie tout en écoutant la voix de Miyagi.

 

Le point de vue du metteur en scène. Vincent Huguet a beaucoup regardé le film de Mizoguchi lors du travail de préparation. Il s’en est dégagé. Par rapport au film, l’opéra comporte davantage « de suspense. Il y a beaucoup d’ellipses, des scènes que l’on ne voit pas et des situations que l’on comprend ainsi plus tard. Notamment sur le devenir des femmes ». Le metteur en scène a savouré le livret. « Il raconte une histoire géniale. Ce n’est pas toujours le cas à l’opéra. Il y a une dimension d’histoire naturelle dans ce conte ». Sans oublier le côté fantastique lors des rencontres avec des créatures étranges.

 

Le point de vue du directeur musical. Les Contes de la lune vague après la pluie est un opéra de chambre réunissant neuf musiciens et six chanteurs. Selon Jean-Philippe Wurtz, « c’est une composition occidentale qui n’est pas inspirée par la musique traditionnelle japonaise. Cette musique ne comporte pas de pathos, ni de jugement. Elle est faite de tensions, d’interludes qui permettent d’illustrer la psychologie des personnages, leur vécu ». Cet opéra de forme réduite ne manque pas de complexité, ni de fragilité.

 

  • Vendredi 20 et samedi 21 mars à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 32 à 10 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • A noter : la projection des Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi lundi 16 mars à 19h30 à l’Omnia à Rouen.