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De la folie et des couleurs dans « Le Postillon de Lonjumeau »

C’est une œuvre lyrique complètement oubliée. Le Postillon de Lonjumeau, une pièce composée au début du XIXe siècle par Adolphe Adam, est une histoire d’amour rocambolesque qui se joue du 13 au 17 décembre à l’Opéra de Rouen Normandie. Gagnez vos places !

Un tube lyrique

Le Postillon de Lonjumeau ? Le titre est resté dans les oubliettes pendant de nombreuses décennies. Pourtant, la pièce d’Adolphe Adam(1803-1856), composée sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon-Lévy Brunswick, a été un véritable succès, à sa création, en 1836 à l’Opéra comique à Paris. Les années suivantes également puisqu’elle fait partie des tubes emblématiques de l’opéra-comique au XIXe siècle. Et pas seulement en France. Aujourd’hui, c’est en Allemagne que cet opéra est encore reconnu. « J’ai été fasciné par la musique et le livret. C’est un opéra dans l’opéra », confie Michel Fau, metteur en scène.

Retour du Postillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam qui sera présenté du 13 au 17 décembre à l’Opéra de Rouen Normandie avec l’orchestre dirigé par Sébastien Rouland. Sortir de l’oubli une œuvre, « c’est excitant, jubilatoire, remarque Michel Fau. Mais cela peut être casse-gueule parce que ce peut être désuet. Même si on peut aussi jouer avec cela. La création a été certes risquée mais passionnante ».

Une histoire pas très morale

L’histoire se déroule à Lonjumeau, entre Orléans et Paris. Ce jour-là, Chapelou, un postillon plein d’énergie et très séducteur, se marie avec Madeleine, la jeune aubergiste. Même si les deux époux officialisent avec le sourire leur amour, on leur annonce un mariage malheureux… Ils n’auront pas assez de temps pour vérifier cette prédiction. Chapelou, avec sa belle voix, séduit le marquis de Corcy, surintendant de l’Opéra à la recherche d’un ténor pour le roi Louis XV. Il ne va pas hésiter à abandonner Madeleine pour vivre une autre vie et devenir Saint-Phar. De son côté, la belle qui a hérité de sa tante se retrouve avec une fortune en poche et s’achète un nouveau nom, Madame de Latour.

Quand la troupe lyrique fait étape dans son auberge, elle tend un piège à Saint-Phar qui ne l’a pas reconnue. Elle accepte ses faveurs contre un mariage. Le ténor qui croît assister à une parodie de cérémonie se retrouve devant un véritable prêtre. Le voilà bigame et passible de pendaison. Madame de Latour tombe le masque. Chapelou reconnaît Madeleine. Selon le metteur en scène, « c’est une histoire qui dit beaucoup de choses sur l’être humain, sur le fantasme lié à l’ambition. J’aime bien raconter que le désir est mystérieux et contradictoire. Le spectacle n’en reste pas moins magique et poétique ». Un spectacle entre vaudeville et tragédie.

Une femme amoureuse

Dans Le Postillon de Lonjumeau, il y a Chapelou, interprété par Philippe Talbot. « C’est un personnage qui ne maîtrise pas la situation. Il est embarqué dans une machine infernale dont il est victime. Il n’est pas un homme cynique mais comme un enfant qui ne réfléchit pas. Il est un impulsif et non un calculateur, comme peut l’être le marquis de Corcy ». Madeleine, un rôle confié à Hélène Carpentier, est « une femme amoureuse qui devient calculatrice ». Tous les deux vont s’élever socialement en prenant des chemins différents. L’une par héritage, l’autre par son art. « Ils sont des aristocrates parvenus ». Chez ces deux-là, il y a beaucoup de folie. « L’être humain est passionnant mais compliqué et imprévisible. Quand on regarde le monde, on se rend bien compte que les gens sont fous ».

Toute une époque

Pour cette création, Michel Fau a choisi des couleurs saturées. « Ce n’est pas une reconstitution historique. Dans Le Postillon de Lonjumeau, c’est le XVIIIe siècle vu par le XIXe siècle. Là, il y a un grand fantasme. Il a fallu trouver un excès visuel ». Les décors d’Emmanuel Charles sont des toiles peintes bigarrées et un peu kitsch. Quant aux costumes, ils sont signés par Christian Lacroix qui s’amusent des codes et des artifices de l’époque.

Infos pratiques

  • Vendredi 13 décembre à 20 heures, dimanche 15 décembre à 15 heures, mardi 17 décembre à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen.
  • Tarifs : de 68 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Introduction à l’œuvre une heure avant la représentation
  • Spectacle en audio description dimanche 15 décembre à 16 heures

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  • Gagnez vos places pour la représentation du vendredi 13 décembre à l’Opéra de Rouen.
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