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La compagnie Silence et Songe sur « des montagnes russes émotionnelles »

photo : Virginie Meigné

Pas de spectacle, comme il était prévu, mais une résidence. Silence et Songe, la compagnie caennaise, qui devait présenter Mon Toit du monde, s’est installée au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray pour travailler sur un prochain projet.

Dans le répertoire de Silence et Songe, il y a notamment ces deux spectacles pour les enfants. Mon Toit du monde, créé en 2018, est un voyage poétique et musical contemplatif qui donne quelques outils pour apprendre à grandir. À l’opposé, se trouve Anticyclone, « une ode à la fantaisie, à la créativité, un souffle de vie. C’est joyeux, festif et d’un positivisme à toute épreuve. Ce spectacle a tout son sens aujourd’hui ». 

En raison de la crise sanitaire, la tournée du premier s’est arrêtée. Celle du second n’a pas commencé. Anticyclone, une proposition interactive, « doit se roder avec les enfants. Un spectacle n’est jamais fini. Il faut toujours travailler, peaufiner. Là, nous sommes coincés ». Avec Silence et Songe, Camille Hamel emmène les enfants dans des univers merveilleux, entre réel et imaginaire, nourris de théâtre, de magie et musique. « Tout se déroule sur ce terrain de la rencontre. Nous avons envie de partager des émotions avec eux. Les enfants sont le terreau de nos créations, la base et le fil conducteur de notre travail. J’aime ce lien à l’enfance, cette part fragile et émerveillée ».

Un nouveau projet

Il est difficile de se projeter quand les représentations s’annulent les unes après les autres. « Ce sont des montagnes russes émotionnelles. Il y a des formes d’abattement et des regains d’énergie. On y croit et on n’y croit plus. On avance au jour le jour. On reste en lien avec les salles. Il faut toujours penser à un plan B. Gérer les questions logistiques prend tout mon temps, même mes nuits. Cela questionne aussi notre fonctionnement. Nous ne pouvons pas être sans cesse dans une course », remarque Camille Hamel.

En résidence au Rive gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray, après l’annulation de la représentation de Mon Toit du monde, Camille Hamel est allée à la rencontre des enfants dans les classes et a « relancé un nouveau projet. C’est difficile. J’ai toujours eu du mal à envisager la suite tant que la production n’est pas sortie. Là, je voudrais revenir à la musique, à la voix, comme vecteur. J’ai envie qu’elle soit au cœur du projet ». La comédienne n’en oublie pas la magie et poursuit ses recherches pour la rendre à la fois visuelle et sonore.

  • photo : Virginie Meigné