Le film de MaX avec un grand X…

photo : Troupe de l'Escouade

À l’issue d’une résidence, la Troupe de l’Escouade a présenté au Sillon à Petit-Couronne MaX… ou ma vie en 24 images/seconde, une création, entre théâtre et vidéo, pour évoquer l’autisme.

Voilà MaX avec un grand X pour X-Men. C’est de cette manière que s’amuse à se présenter Max. Le jeune homme, autiste, adore le cinéma et sa vie est ponctuée de références au septième art et à des personnages célèbres. MaX, c’est Vincent Bellenger. « Il communique grâce à la télévision, les dessins animés, le cinéma. Il avale beaucoup de films. Il va au cinéma tout seul, pas pour voir uniquement des blockbusters », indique Emmanuel Billy. Cette fois, le personnage de MaX… ou ma vie en 24 images/seconde souhaite être le héros du film qu’il tourne. L’héroïne, c’est sa mère. Dans cette création de la Troupe de l’Escouade, Max va remonter le cours de sa vie avec cette femme généreuse qui a accompagné son fils jusqu’à ce qu’il devienne autonome. Il y a tout d’abord la naissance, joyeuse, puis un développement singulier et enfin, l’annonce du trouble psychique avec toutes ces conséquences. 

Pour écrire MaX… ou ma vie en 24 images/seconde, Emmanuel Billy s’est inspiré de plusieurs ouvrages, Les Intelligences atypiques de David Gourion et Séverine Leduc et Dans Ta Bulle de Julie Dachez, surtout de la vie du comédien, Vincent Bellenger, de la troupe de l’ESAT, Les Ateliers du Cailly. « J’y ai mis des histoires personnelles. La mère de Vincent et ma mère ont travaillé dans le même service de nuit d’un hôpital. Elles se connaissent bien et se sont beaucoup soutenues. Quelques années plus tard, je retrouve Vincent dans les ateliers de théâtre. Cela a été pour lui un de ses moyens d’expression pendant son enfance et son adolescence. Il a ensuite intégré le groupe de professionnels à son ouverture. Notre démarche, c’est être sur un travail inclusif et avoir un plateau partagé. J’ai aussi voulu donner des clés de compréhension de cette singularité ». Des éléments qui viennent quelque peu alourdir le texte.

Dans Max… ou ma vie en 24 images/seconde, Vincent Bellenger donne la réplique à Christine Leroy. Tous deux forment un duo complice et attachant. « Ensemble, ils ont pu construire des liens très forts. Je les ai laissés faire des lectures pendant le confinement. Cela a permis qu’ils se trouvent. Je suis intervenu ensuite pour placer la mise en scène », remarque Emmanuel Billy.  MaX raconte ainsi devant la caméra son quotidien, sa passion pour le cinéma, ses discussions avec sa copine Émilie, ses premiers émois. Avec lui, tout défile très vite : sa vie, les mots, les gestes…