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Et si le Petit Poucet était un ogre…

photo : Fabrice Mertens

Les Royales Marionnettes inventent une vie d’adulte au Petit Poucet de Charles Perrault et la racontent vendredi 18 et dimanche 20 juin pendant le festival Viva Cité en escales à l’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen.

Difficile d’oublier l’histoire du Petit Poucet tant le conte de Charles Perrault est tragique. Ce dernier garçon d’une fratrie de sept enfants, pas plus grand qu’un pouce, est si rusé qu’il a réussi à sauver ses frères, perdus dans la forêt et pris dans les griffes de l’ogre. Pour Didier Balsaux, directeur artistique des Royales Marionnettes, le récit n’est pas seulement « très cruel » mais aussi « très menteur. C’est un conte qui se veut rassurant et émancipateur. J’ai vécu plusieurs vies, notamment une vie d’éducateur. J’ai toujours été touché par cette thématique de l’abandon parce qu’il est compliqué pour toute personne abandonnée de se libérer de ce sentiment. Ce sont des gamins qui cherchent un amour perdu et deviennent des adultes inachevés ».

L’abandon traverse Poucet, ce « conte pour individus fêlés » qui sera présenté pendant Viva Cité en escale les 18 et 20 juin à l’Atelier 231. Les Royales Marionnettes n’ont pas écrit une nouvelle adaptation du Petit Poucet mais ont imaginé une suite. Cette fois, Poucet a grandi. Il est même un adulte. « Et s’il voulait devenir un ogre… Ce fut notre point de départ. Plutôt que fuir ou combattre le méchant, certains en font un mythe, un copain. Poucet va s’identifier à l’ogre ». Le voilà chez ce personnage effrayant, s’éprend d’une des filles, la seule végétarienne de la famille. 

Des non-dits

Poucet est un seul en scène. Didier Balsaux joue ce personnage qui « lutte pour ne pas dévorer tout le monde, se remémore les différents épisodes de sa vie, parle de ses fantasmes. Il aborde les choses avec une certaine légèreté. Il a déjà pris du recul sur sa vie et en rejoue des moments sans drame. Ce spectacle dévoile des choses que Perrault n’a pas osé dire. C’est un jour nouveau sous le conte ». 

Le public se retrouve dans une cabane abandonné où Poucet vient se réfugier. « Il est très gentil avec tout le monde. Il est dans un équilibre socialement acceptable », s’amuse Didier Balsaux qui a souhaité « prendre la tête d’un ogre. C’est quelqu’un de terrien. Pendant l’écriture, j’aime bien me préparer physiquement, me transformer ». Le comédien n’est pas seul mais entouré de marionnettes en bois. « Elles aident Poucet à avancer ».

Infos pratiques

  • Vendredi 18 juin à 21 heures et dimanche 20 juin à 16h45 à l’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen.
  • Spectacle gratuit à partir de 8 ans
  • Réservation obligatoire sur www.atelier231.fr
  • photo : Fabrice Mertens