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Sur les traces d’Emma Bovary

Le photographe Éric Bénard crée le décor extérieur du roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary. Ces Voyages au pays d’Emma – par les chemins et les rêves sont à découvrir jusqu’au 26 septembre au musée des Traditions et Arts normands à Martainville-Épreville.

Maupassant, Duras… Et aujourd’hui, Flaubert. Éric Bénard s’est immergé dans Madame Bovary. « C’est un texte qui déclenche l’envie et l’image. Flaubert rêve beaucoup. Il voyage beaucoup aussi. Ce qui lui donne des idées. Toutes ces images qu’il a en tête nourrissent son écriture. Je fais le chemin inverse. Leur écriture suscite chez moi des images ». Le photographe rouennais a lu et relu cette histoire, aussi les correspondances pour « comprendre la genèse du roman et la façon dont les personnages entrent en scène ».

Qui est alors Emma Bovary ? « C’est davantage une victime. Certes une victime consentante, mais une victime tout de même, de son époque, de la société masculine. Elle est une femme pleine de désirs qui la conduisent à une grande insatisfaction et vit dans une pauvreté affective et sociale ». 

À travers ses photographies, accrochées à l’extérieur sur les murs des communs et à l’intérieur du château de Martainville, Éric Bénard dessine un parcours dans la campagne normande et dans les rues de Rouen. Des lieux que l’héroïne de Flaubert aurait pu emprunter pour faire ses emplettes, retrouver Rodolphe ou Léon, combattre l’ennui, s’évader et s’inventer une autre vie.

Il y a ces paysages verdoyants, ce village au milieu des arbres, ces champs encore gelés au petit matin, ces longs chemins qui emmènent vers la liberté, vers des retrouvailles tant espérées et l’interdit. Dans des plans plus serrés, le photographe s’attarde sur un ensemble de couverts décorés, une tapisserie, une horloge, une tête de faon empaillée, une scène d’opéra, des rues étroites à Rouen, une branche avec un fruit pourri, des crocs de boucher, cet escalier montant vers une porte fermée… Des images qui rappellent toutes les tensions décrites par Flaubert et cet environnement contraint subi par Madame Bovary

Ces Voyages au pays d’Emma – par les chemins et les rêves reflètent les états d’âme de cette femme moderne. Ils sont empreints d’une douce mélancolie, d’une lumière inspirante et de romantique.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 26 septembre, tous les jours, sauf le mardi, de 10 heures à 12h30 et de 14 heures à 18 heures, le dimanche de 14 heures à 18h30, au musée des Traditions et Arts normands à Martainville-Épreville.
  • Tarifs : 5 €, 3 €, gratuit pour les moins de 26 ans, les personnes en situation de handicap et leur accompagnant, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minima sociaux et les habitants de la commune de Martainville-Épreville
  • Renseignements au 02 35 23 44 70 ou sur www.chateaudemartainville.fr
  • photos : Éric Bénard