Une histoire du son avec Yves Leroy

Le son est un vaste champ des possibles. Pendant deux jours, lundi 11 et mardi 12 octobre, Le 106 à Rouen revient sur l’histoire de l’amplification, les différents systèmes, les méthodes de mesure, les décrets imposés. Ce sujet, Yves Leroy, ancien batteur à la tête de LYS, une société de sonorisation, le connaît par cœur. Il interviendra lors de ce Check 1-2.

Des histoires et des anecdotes, il en a plein. Des explications et des remarques, il n’en est pas avare. Yves Leroy est intarissable quand il raconte ses quarante années passées derrière les consoles et toute l’évolution des technologies sonores. C’est la musique qui l’a amené à s’intéresser au son. Yves Leroy a été batteur et joué à partir de 14 ans avec ses copains dans les bals. « Là, l’audio, c’était plutôt approximatif ». Il a fallu le concert du groupe Au Bonheur des dames pour venir titiller ses oreilles. « Ça jouait bien et le son était vraiment pas mal. J’ai été interloqué par l’équipement ». Les jours suivants, il va « s’acheter un système de son à La Boutique des jeunes ».

Yves Leroy découvre ses machines tout seul et trouve sa « bonne école. Je suis parti avec le groupe Ils étaient 4 qui faisait les premières parties de grandes stars pop-rock. Pendant trois ans, il y a eu des tournées dans toute l’Europe. Je me suis autoformé. Au début, cela pouvait apparaître comme simple : une table de mixage, des amplis et des hauts parleurs ». En fait, le son est un des facteurs de réussite du concert. La personne qui le gère est certes dans l’ombre mais n’en demeure pas moins essentielle. Cette question de l’amplification est abordée les 11 et 12 octobre au 106 à Rouen. Yves Leroy, à la tête de LYS, une société de sonorisation, viendra partager son expérience.

Comme la cuisine

Une solide et sérieuse expérience qui a fait toute la réputation de l’homme dans le secteur musical. « Je suis mélomane et j’aime toutes les expressions musicales, du classique au rock. C’est une passion. Et quand on est passionné, tout devient très simple ». Yves Leroy crée son entreprise. « Ma table de mixage valait aussi cher que la maison que je venais d’acheter ». Il enchaine les concerts avec Dr Feelgood, Higelin, Leni Escudero, François Valéry, Little Bob… « Je suis au service d’un artiste. Je le rassure. Dans une salle, je suis à la bonne place, un auditeur privilégié ». Pendant toutes ces années, pas de grosses pannes : «  Le matériel est fiable. Les Anglais sont très forts. Il faut dire qu’ils avaient une longueur d’avance sur nous. Quand on va à un concert, on se bétonne. On prend beaucoup de pièces détachées ».

Yves Leroy a suivi toute l’évolution technologique du son avec une complexification des consoles, la réduction des volumes… « Au début, on n’avait pas des caisses sur des roulettes. Aujourd’hui, le matériel est quatre fois moins gros et bien plus puissant. Il est aussi conditionné sur des chariots spéciaux et moins gourmand en énergie ». Autre changement majeur : « sur les amplis, comme il n’y a plus d’ondes arrières, les fréquences ne se baladent plus ». L’analogique a bien évidemment laissé sa place au numérique. « J’ai eu la même impression quand j’ai écouté un CD la première fois. C’était froid. Je n’avais pas du tout la même sensation. Cela a beaucoup évolué dans la qualité. Le son est devenu plus ample ». 

Yves Leroy compare volontiers le son de la musique et la cuisine. « C’est le même état d’esprit. Il faut de bons ingrédients, réaliser une bonne recette, tout sachant s’adapter aux goûts, pour ravir les papilles ou les oreilles. C’est toujours une question de sens ».

Infos pratiques

  • Lundi 11 et mardi 12 octobre à partir de 9h30 au 106 à Rouen.
  • Entrée libre
  • Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com

Le programme

Lundi 11 octobre

  • 10 heures : les temps pionniers de la sonorisation en France par Marc Touché
  • 11h30 : Du studio à la scène et vice versa, l’histoire de Pink Floyd par Gisèle Clark
  • 14 heures : L’évolution des métiers des années 1970 à 2000 avec Yves Leroy, Bernard Maillard et Little Bob
  • 15 heures : L’évolution des métiers des années 2000 à aujourd’hui avec Guillaume Lecreux, Céline Leroy, Thomas Moutarde et Robin Plante
  • 16h30 : démonstration avec Romuald Boucheron, ingénieur en acoustique et optique
  • 17h45 : Vendre la puissance, les publicités pour les amplis dans Rock & Folk (1967-1972) par Joann Elart
  • 19 heures : présentation des systèmes de sonorisations exposés avec Chris Hewitt et Klaus Blasquiz
  • 20 heures : concerts sur les différents systèmes d’amplification

Mardi 12 octobre

  • 10 heures : Du cinéma parlant à la sonorisation des groupes de rock, une histoire sonore du XXe siècle par Klaus Blasquiz
  • 11h30 : Mémoires d’outre-son, écrits autobiographiques et sonorisation par Pascal Dupuy
  • 14 heures : Un décret son à l’épreuve du terrain, restitution de la consultation nationale sur la connaissance du décret et son application suivie d’un point sur les prescriptions du décret, les problématiques et perspectives envisagées par AGI-SON
  • 15h15 : Pour un décret son qui ne réduise pas la scène au silence, débat sur les perspectives autour de cette réglementation. Quelles sont les solutions pour régler les inapplicabilités et lever la menace sur la vitalité culturelle de nos territoires ?
  • 16h30 : objectif transition écologique. Comment agir pour rendre la sonorisation des concerts moins énergivore ?
  • 16h30 : méthode de mesure sonore. Comment respecter le décret son ?
  • 19 heures : présentation des systèmes de sonorisations exposés avec Chris Hewitt et Klaus Blasquiz
  • 20 heures : concerts sur les différents systèmes d’amplification