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Silly Boy Blue : « La chanson est le seul endroit où je suis libre »

photo : Manu Fauque

Au point de départ de cet album, il y a des ruptures. Dans Breakup Songs, Silly Boy Blue dépeint toute la palette de sentiments et d’émotions qui l’ont traversée après ces différents chagrins. Il y a de la mélancolie, de la colère, de l’espoir aussi de la lumière dans ces chansons pop electro. Breakup Songs se découvre comme un recueil raconté avec une voix aérienne. Silly Boy Blue, un nom qu’Ana Benabdelkarim a emprunté à David Bowie sera samedi 23 octobre au Ouest Park au Havre. Entretien.

Dans ce premier album, Breakup Songs, il y a plusieurs influences. Est-ce que la musique vous a aidée à vous construire ?

Oui, complètement. La musique m’a aidée à comprendre les autres, les relations aux autres, qui je suis. Elle m’a aidée à construire des souvenirs. Sur le chemin du lycée, j’écoutais de la musique. C’était déjà nécessaire dès l’enfance.

Pourquoi ?

La musique m’aidait déjà à me comprendre, à pouvoir dire les choses. Quand j’étais petite, j’avais du mal à m’exprimer. Je criais beaucoup. J’ai eu ma première guitare à l’âge de 13 ans. La musique m’a permis de communiquer sans crier, de poser les choses, de me canaliser.

Est-ce que ce fut une découverte en solitaire ?

Oui, en solitaire avec une influence de la musique écoutée par ma famille. Ma mère était plutôt rock, David Bowie et Janis Joplin. Mon grand frère écoutait du rap et mon autre frère, du hard rock. Chacun avait son univers musical. Moi, j’étais dans les séries, les films et leur bande originale. Cela me faisait du bien de découvrir des musiques par moi-même. J’en tirais une grande satisfaction. 

Est-ce que l’apprentissage de la guitare vous a emmenée vers d’autres musiques ?

Quand j’ai commencé à jouer de la guitare, j’étais très mauvaise. Je n’y arrivais pas. Alors j’ai commencé à écrire des chansons avec les quatre accords que je connaissais. Cela m’a apaisé et permis de trouver les réponses que je cherchais.

Faut-il écouter ce premier album comme on lit un journal ?

Oui. Dans la vie, je suis mauvaise quand je dois faire un discours. Je ne cherche pas de métaphore. Je ne fais pas d’emballage cadeau. Je dis franchement et clairement ce que je pense et ce que je ressens. J’ai écrit les chansons de cette façon. Cet album est un mélange de toutes les ruptures, amoureuses et amicales, que j’ai vécues entre 2018 et 2020. Chaque titre marque un moment de ma vie.

Ce sont des moments avec divers sentiments.

Oui, les ruptures amènent toujours plusieurs sentiments, comme la colère, la mélancolie, la tristesse… Parce que l’on passe par différentes étapes. Cela s’est déroulé de cette manière dans ma vie. Quand tout cela est bien derrière nous, il y a de la bienveillance.

Comment avez-vous réussi à gommer votre pudeur ?

Dans ma vie, j’ai été habituée à être plutôt discrète, à ne pas faire de vague, à ne pas déranger ou faire de bruit. La chanson est le seul endroit où je suis libre et me sens bien. Alors je ne m’impose rien. 

L’écriture a été un geste libératoire.

Pas tant que cela. Les moments qui me font réaliser les choses c’est maintenant quand je chante ces chansons sur scène. L’écriture s’est déroulée pendant les moments de désespoir, d’extrême solitude. Grâce au public, ces épisodes douloureux se transforment en instants magnifiques. Interpréter les chansons devient cathartique. À ce moment-là, elles appartiennent aux autres et je me déleste d’un fardeau. Par ailleurs, nommer son monstre permet de le comprendre. Il apparaît également moins effrayant.

Avez-vous poursuivi l’écriture ?

Oui, je suis en studio pour travailler les prochains morceaux. J’ai besoin d’écrire.

La programmation

  • Mercredi 20 octobre à 14 heures : Ouestiti Park avec The Wackids, Les frères Casquette, Dj Show Set, Le Club des Chats
  • Vendredi 22 octobre : Bon Entendeur, Fatoumata Diawara, Ohmns, Dirtsa, Mademoiselle K, Caballero vs Jeanjass, Moonya, Celeritas, Grand Final, Hoshi, Naâman, Pink Flamingos
  • Samedi 23 octobre : Tolvy, Deluxe, François Premiers, Moonya, Silly Boy Blue, Vladimir Cauchemar, Celeritas, Viagra Boys, Hervé, Ayo, Whispering Sons, Balthazar, Pink Flamingos
  • Dimanche 24 octobre : Piswana Orchestra, Képa, Bandit Bandit, Java, L’Oiseau rouge, C’est Karma, Celeritas, Moonya, Pink Flamingos

Infos pratiques

  • Au Fort de Tourneville au Havre
  • Tarifs : 5 € pour le Ouestiti Park, de 37 à 28 € une journée, 52 €, 44 € les deux jours, gratuit le dimanche
  • Réservation sur www.ouestpark.com
  • photo : Manu Fauque