Le monde flottant de Manuela Marques

Durant deux séjours sur une des îles des Açores, Manuela Marques s’est imprégnée de la nature et des ambiances intenses de l’archipel. Elle les traduit dans Répliques, une quarantaine de photographies et vidéos, présentées jusqu’au 8 mai au MuMa, musée d’art contemporain André-Malraux au Havre.

Pour Manuela Marques, les Açores sont le théâtre du « sublime » et du « tragique ». Le sublime avec des couleurs intenses, notamment ce vert puissant et électrique, dans Point de fuite, qui crée une illusion optique troublante. Est-ce le fond ou la surface ? C’est un lac formé dans un cratère de volcan où pousse une algue. Il y a des gris lumineux et des noirs intenses dans Topographies, une série de neuf photographies, semblables à des images satellitaires. Elles sont en fait une nouvelle terre émergée après un violent séisme. Manuela Marques reconstitue un paysage imaginaire. Tout comme Île, une autre série où ce n’est pas la terre qui forme l’île mais l’eau. La photographe crée là également un autre archipel. Le bleu se mêle au gris dans Phénomène 1 et 2 et dans Storm et étincelle dans En Surface

© Manuela Marques, Point de fuite, 2019

Dans Répliques, la photographe montre ce merveilleux et fait ressentir le « tragique », présent dans toutes ses œuvres. Rien n’est calme et apaisé dans ces paysages. Manuela Marques laisse transparaître la tension éprouvée aux Açores en raison de l’activité sismique intense et permanente. « Elle se fait sentir et entendre. On a l’impression d’un monde flottant, instable ». Dans ses photographies, tels des tableaux, la terre gronde sans cesse.

Retour au MuMa

Manuela Marques a effectué deux séjours sur l’île Sao Miguel dans l’archipel des Açores après avoir reçu l’invitation de la galerie Fonseca Macedo. Elle y a poursuivi sa réflexion sur le paysage, sur les éléments qui peuvent devenir violents. Son travail photographique, Echoes of nature, est exposé dans le cadre de la Saison France-Portugal, au muséum nacional de arte contemporãnea dio Chiado à Lisbonne, au Domaine de Kerguéhennec et au MuMa au Havre où elle est présente dans les collections avec des intérieurs des appartements du centre-ville.

© Manuela Marques, Record, 2018

Lors de son voyage, Manuela Marques s’est intéressée à l’activité sismique, à ces bombes volcaniques, des fragments de lave projetés pendant les éruptions. Elle a eu accès à des archives de l’observatoire Afonso Chaves de Ponta Delgada. Il y a les enregistrements des mouvements de la terre et des périodes d’ensoleillement sur ces papiers qui deviennent des partitions. 

© Manuela Marques, Topographies

© Manuela Marques, Storm, 2022

© Manuela Marques, Île, 2019

Infos pratiques

  • Jusqu’au 8 mai au MuMa, musée d’art moderne André-Malraux au Havre
  • Ouverture du mardi au vendredi de 11 heures à 18 heures, les samedi et dimanche de 11 heures à 19 heures
  • Tarifs : 7 €, 4 €
  • Renseignements au 02 35 19 62 72 ou sur www.muma-lehavre.fr