Diane Arbus, la photographe des invisibles

photo : Christophe Raynaud de Lage

Après Jackson Pollock et Janis Joplin, Paul Desveaux dresse le portrait d’une troisième figure de la culture américaine, la photographe Diane Arbus. Diane Self Portrait, un texte de Fabrice Melquiot, se joue mardi 15 mars au Tangram à Évreux, jeudi 17 mars à la scène nationale de Dieppe et mardi 29 mars au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

Ses portraits sont toujours très rock et sans complaisance. Même s’il faut y voir aussi une forme d’admiration. Paul Desveaux a commencé son triptyque avec les peintres Jackson Pollock et sa femme, Lee Krasner, et la chanteuse, Janis Joplin. Il le termine avec la photographe Diane Arbus. Dans ces créations, il y a surtout la volonté de parler d’un geste artistique singulier, d’une démarche poursuivie loin des codes de l’époque plus qu’écrire une biographie.

Paul Desveaux est fasciné par l’histoire des États-Unis, notamment de cette période allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 1970. Le metteur en scène de la compagnie L’Héliotrope a également une passion pour la photographie. « Elle me vient de mon père qui était un bon photographe amateur. J’ai très vite vu des images de Raymond Depardon, de Helmut Newton. Je me suis ensuite intéressé au travail de Stephen Shore, Araki, Robert Frank… » 

Loin du glamour

Sans oublier Diane Arbus, la fille d’un riche commerçant de vêtements et de fourrures à New York. Diane Nemerov grandit dans le luxe, tombe amoureuse d’un photographe, Allan Arbus. Ensemble, ils créent un studio, trouvent leur place dans le monde de la mode et font les couvertures des magazines. Pendant ces années, elle est son assistante. Quand Allan Arbus part vivre avec l’actrice Mariclare Costello, Diane Arbus se lance toute seule dans la photographie et fuit le monde des paillettes et du glamour.

« Diane Arbus photographie les États-Unis autrement. Elle s’intéresse à la rue, à ces êtres qui sont en marge du monde. Elle montre ces gens qui ne sont pas ceux que l’on attend sur une photo. Elle raconte une part de l’Amérique que l’on ne raconte jamais. Elle va donner une ouverture à la photographie contemporaine ». Diane Arbus porte un regard très personnel sur les travestis, les freaks, les marginaux de la société dans des noirs et blancs très contrastés. Femme dépressive, elle se suicide dans sa baignoire le 26 juillet 1971. Elle avait 48 ans.

Pour ce Diane Self Portrait, Paul Desveaux retrouve l’auteur Fabrice Melquiot et le musicien Vincent Artaud. « Nous avons voulu montrer une artiste avec toute sa complexité. Diane Arbus est d’une multiplicité rare. Il y a chez elle quelque chose d’innocent, de déprimé et d’enthousiaste à la fois. Elle a trouvé dans la photographie une forme de liberté ». La pièce se déroule dans un studio où se dessine un portrait impressionniste.

Infos pratiques

  • Mardi 15 mars à 20 heures au théâtre Legendre à Évreux. Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants :  carte Culture. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.comDes places sont à gagner ! Écrivez-nous.
  • Jeudi 17 mars à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr Des places sont à gagner ! Écrivez-nous.
  • Mardi 29 mars à 20 heures au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 19 à 10 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur lrv-saintvaleryencaux.com
  • Durée : 1h25