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18 œuvres dessinent le parcours d’Un Été au Havre

Un Été au Havre se déroule jusqu’au 18 septembre. L’art contemporain, avec six nouvelles œuvres, s’invite à nouveau dans la ville.

Six créations complètent la collection permanente visible dans l’espace urbain. Il faut ajouter deux retours. En tout, 18 œuvres et installations monumentales sont à découvrir pendant Un Été au Havre jusqu’au 18 septembre. Les plus emblématiques restent Catène de containers, les deux arches colorées de Vincent Ganivet, le sublime et élégant UP#3 de Lang et Baumann, l’étonnant Impact de Stéphane Thidet. Il reste la Parabole d’Alexandre Moronnoz, les pépites, Gold Coast du Collectif HeHe, l’étrange Sisyphus Casemate de Henrique Oliveira, Le temps suspendu de Chevalvert, les Jardins fantômes qui habillent le bassin du roy de Baptiste Debombourg, et les Apparitions et Monsieur Goëland de Stephan Balkenhol. 

Cette nouvelle édition d’Un Été au Havre est marquée par le retour de la sculpture de Fabien Mérelle, incendiée deux ans après son installation à Saint-Adresse. Jusqu’au Bout du monde, un père portant sa fille sur ses épaules, a trouvé sa place au bout de la digue Augustin-Normand. La Maison étroite, Narrow House, d’Erwin Wurm, a été reconstruite dans le square Érignac. La visiter devient une véritable expérience. Erwin Wurm a reproduit la maison de ses parents en Autriche. « Quand on retourne chez ses parents quelques années après en être parti, on a toujours l’impression qu’elle est plus petite ». La maison d’Erwin Wurm mesure 18 mètres de long mais 1,40 mètre de large. À l’intérieur, tout est réduit dans les mêmes proportions et semble étiré. « Cela reflète aussi le côté étroit des esprits ».

Un Été au Havre accueille chaque saison un ou une élève de l’école supérieure d’art et de design Le Havre-Rouen. Lorène Dengoyan, s’est intéressée à l’alphabet maritime. « C’est un langage qui tend à disparaître avec l’utilisation de la radio ». Avec cette élève de 4e année, ces codes deviennent flottants. Elle les a installés sur des Optimists en guise de voiles. Les bateaux voguant dans le plan d’eau du bassin du Commerce écrivent et réécrivent des histoires.

Quant à Evor, il mêle sculpture et végétation. Volubiles pour Aimé est une dédicace à l’écrivain et homme politique Aimé Césaire. Un cylindre métallique devient le refuge de nombreuses plantes et des oiseaux. Une œuvre minimale pour rappeler la nécessaire présence de la nature dans l’espace urbain. Plus loin, la place Saint-Vincent a désormais son totem, une sculpture d’Izumi Kato de 7 mètres de haut représentant une figure humaine peinte avec une abeille accrochée sur son ventre.

Les créations de Mark Jenkins interpellent et ont déjà fait beaucoup parler. Une d’entre elles — les habitants du quartier y ont vu une personne en train de se suicider — a même choqué et a été retirée parce qu’elle ne répondait pas au cahier des charges. « C’est un malentendu », regrette l’artiste. Les Embed Bodies de Mark Jenkins sont des personnages étranges, toujours avec le visage caché, sont des apparitions. Ce qui peut les rendre inquiétants. Il y a notamment un skater, prêt à ridder du haut du Volcan ou une jeune femme, seule, sur une balançoire accrochée à la passerelle du bassin du Commerce.

Emma Biggs s’est emparée de la place du Père-Arson pour la « transformer en lieu de repos ». Elle y a installé des bancs, en forme de vague, fabriqués avec du béton. « Ce qui m’a frappé dans cette ville, c’est la façon de mettre en scène tous les bétons. Ce sont des œuvres d’art. J’ai voulu travailler dans cet esprit ». Emma Biggs ajoute au béton doux et chaud des motifs abstraits colorés rappelant les algues et les crustacées.

La ville du Havre a désormais sa girouette. Klara Kristalova a dessiné cette Sorcière de la mer, trônant sur la maison du port. « J’ai été portée par la puissance du lieu. Il y a ici une force et une richesse historique. Cette petite fille qui peut sembler fragile est en fait toute puissante. J’avais envie d’une œuvre lumineuse et changeante selon la journée et la météo ». La Sorcière tourne au gré du vent et change de couleur aux différentes heures de la journée et selon la puissance du soleil.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 18 septembre dans la ville du Havre
  • Parcours libre
  • Renseignements à la Maison de l’Été, 125, rue Victor-Hugo au Havre, ouverte de 10 heures à 12h30 et de 14 heures à 18 heures