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Les femmes prisonnières de la mode

Lors du Temps des collections, le musée industriel de la corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville retrace presque un siècle de la mode féminine à travers une centaine de modèles de robes et autres accessoires. Quand la mode façonne le corps des femmes, c’est le titre de cette exposition présentée jusqu’au 8 avril.

À chaque époque, sa silhouette… Et les femmes ont dû se plier à ces exigences sociales pour être à la mode. Non sans mal, bien évidemment. Il a fallu porter des corsets pour avoir la taille très fine et rehausser la poitrine, enfiler de lourds jupons et des structures métalliques pour élargir les hanches ou accentuer la chute de reins. Le tout sous des robes très lourdes. Le corps était contraint, voire maltraité. 

« Savoir s’habiller faisait partie de la bonne éducation, rappelle Nathalie Harran, fondatrice de La Dame d’Atours. Il fallait avoir les codes. À cette époque, la femme porte le statut de son mari. Elle est son faire-valoir. Sous le second empire, elle pouvait se changer cinq fois dans la journée ». Il fallait la robe de visite, de soirée, de bal…

Quand la mode façonne le corps des femmes… Cette exposition, à voir jusqu’au 8 avril au musée industriel de la corderie Vallois, retrace les évolutions de la mode entre 1860 at 1950. Ces changements ont aussi un lien étroit avec les progrès industriels, à travers une centaine de modèles provenant des collections de La Dame d’Atours. Ce sont des robes magnifiques en tulle de soie, crêpe de chine, taffeta de soie plissée, en velours de soie frappée avec des broderies, des galons métalliques, des dentelles, des franges… 

Il faut attendre la toute fin du XIXe siècle pour que la silhouette des femmes retrouve son naturel. La maison Liberty ne crée plus avec les artifices métalliques. Paul Poiret et Madeleine Vionnet suppriment enfin le corset. Le corps se libère dans les années 1920. « Il y a aussi une évolution avec l’arrivée de la pratique sportive. Par ailleurs, avec le développement du chemin de fer, on va au bord de la mer. On marche et on se baigne. On crée alors le costume de bain ». 

Outre des robes, cette exposition présente également des modèles de chaussures avec encore un pied gauche et un pied droit identiques, les premiers bâtons de rouge à lèvres de 1915, les vernis à ongles datant de 1930… 

Infos pratiques

  • Jusqu’au 8 avril, tous les jours de 13h30 à 18 heures, à la corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville
  • Entrée libre et gratuite
  • Renseignements au 02 35 74 35 35 ou sur www.corderievallois.fr