Dans les mondes virtuels de ]Intertice[

"10 Meters of sound" de Philip Vermeulen © Leonard Lueg

Au fil des éditions, le festival ]interstice[ donne plusieurs « photographies » de la société contemporaine à travers les technologies du numérique. Installations, performances et concerts offre également un bel aperçu de la création contemporaine, notamment celle des Pays-Bas. À suivre du 2 au 14 mai à Caen et ses alentours.

Le mouvement et l’espace, ce sont les deux champs explorés depuis plusieurs éditions à ]interstice[. Le festival nomade du réseau Oblique/s déploie ainsi des mondes virtuels qui interrogent celui d’aujourd’hui, notamment des thématiques comme l’intelligence artificielle, l’environnement… Voyages donc vers l’inconnu avec, comme guides, le son et l’image qui deviennent à la fois des éléments plastiques et narratifs. Et ils seront différents chaque jour lors de cette 17e édition qui se tient du 2 au 14 mai à Caen et ses environs. Fort d’une programmation exigeante, ]interstice[ réunit 26 artistes venant de 12 pays et propose des expositions, des concerts, des performances et des rencontres.

Le festival porte cette année une attention toute particulière à la création aux Pays-Bas. « Il existe une scène assez dense et facilement accessible qui propose un rapport intéressant à la musique et au son. À La Haye se trouve l’ArtScience Interfaculty qui est une unité d’enseignement et de recherche pour les artistes. Nous travaillons ensemble depuis 2018, organisons des rencontres professionnelles et favorisons les échanges entre les étudiants avec ceux de l’Ésam de Caen (école supérieure d’arts et médias, ndlr). À l’Art Science Interfaculty, les étudiants viennent du monde entier. Cela crée une émulation. Ils questionnent les nouvelles technologies et les médiums comme la musique et les arts visuels », explique Luc Brou, coordinateur d’Oblique/s et coprogrammateur du festival.

Expériences sensorielles

Au programme : 10 Meters of sound de Philip Vermeulen, une composition d’ondes évoluant grâce à deux câbles électriques et Acorán de Nicky Assmann et Rotor, une lente séquence de traversée de nuages au-dessus d’arbres du mont Teide à Tenerife. JODI fait un usage singulier de l’ordinateur avec OSS/****. SVNSCRNS, imaginé par Joris Strijbos, est une exploration du son, de la lumière et du mouvement sur sept écrans. Mariska de Groot a composé une mélodie en fabriquant un orchestre de toupies. Gabey Tjon A Tham crée Red Horizon, un tableau changeant réalisé par des pendules munis de lumière blanche.

]interstice[ 2023, c’est aussi Bzzz !, la sculpture sonore de Cécile Babiole faite de haut-parleurs et de micros. Céramix est une platine de Stéphane Kozik avec une tête de lecture pouvant lire des disques en céramique. Stéphane Montavon, Gilles Laporte et Antoine Chessex reviennent avec Trahir La Place sur les manifestations en Egypte le 9 mars 2011 sur la place Tahrir au Caire. Natalie Bookchin s’empare des images publicitaires dans The Databank of everyday. Direction l’espace en ballon dans Logics of gold de Marie Lienhard. Avec In Urbe, Ugo Arsac emmène dans des espaces inaccessibles des souterrains de Paris.

Pour cette 17e édition, ]interstice[ donne carte blanche au collectif Manœuvre. Cette programmation Off du festival est davantage musicale avec Bonsouard, Jive Biquette, Cosmic Suzie, Le XXXIII, Adrien Melchior, Perig Villerbu. De la musique aussi avec Lucien Gaudin qui fait chanter la météo. Avec Livescape, Stéphane Kozik et François Delamare promettent une expérience sonore et sensorielle. Enfin Ilpo Väisänen et Carl Michael von Hausswolff rendent un hommage à Mika Vainio, connu pour sa musique minimaliste.

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