À la découverte des Temples exotiques

photo : Molly Daniel

Fleuron d’une génération 2010 totalement inspirée par le rock psychédélique, Temples poursuit son voyage fantasmé et coloré au 106 à Rouen samedi 16 septembre pour jouer son dernier album, Exotico, fruit d’une rencontre fusionnelle avec Sean Ono Lennon.

En 2020, la pandémie de Covid-19 a eu raison de la dernière tournée de Temples et de la promotion de son album d’alors, Hot Motion, sorti quelque temps plus tôt. Le groupe anglais rentre au bercail, malheureux et frustré, obligé de se confiner comme tout un chacun. L’isolement est bénéfique à James Edward Bagshaw et sa bande de copains, qui loin de se morfondre, se ruent dans la composition d’un quatrième album pour vite oublier l’échec du précédant et la fin brutale de la tournée européenne.

La durée importante du confinement et les aléas d’une Covid à rebondissements font durer le suspense. Le groupe écrit des chansons à tout va mais ne peut pas les enregistrer, sinon en home studio comme lors de la mise en boîte des trois premiers disques. Pourtant le nouveau projet se veut plus ambitieux, plus audacieux aussi, et le quatuor contacte Sean Ono Lennon, fils de et de…, rencontré en 2019 lors du Desert Daze Festival, pour produire l’album. Le souhait d’une production moins brute, moins estampillée sixties, est à l’origine de ce choix mais aussi le fait que les deux antagonistes avaient déjà travaillé ensemble sur le single Paraphernalia, titre dansant aux contours disco et aux reflets bollywood.  

De cette collaboration fructueuse est né Exotico, un album bien de son temps, même s’il regarde dans le passé mais pas seulement dans le giron des sixties. Lennon fils est un grand aventurier. Il cherche le meilleur dans chaque décennie et sa rencontre avec les Temples ne pouvait être qu’une mission exaltante.

Exotico est riche de sonorités variées, de grooves atypiques, de références évidentes et de surprises en tout genre. Ce quatrième album est différent des précédents même si la matière est reconnaissable. Il est plus pop, plus généreux avec ses seize titres (y compris les intermèdes) dont certains sont dispensables mais Temples avait l’envie de voir grand, le besoin d’exorciser cette période compliquée, de marquer le coup pour son retour sur scène, un domaine que le groupe aime particulièrement.

Ce concert, samedi 16 septembre pour la rentrée du 106 à Rouen, est l’occasion pour les quatre de Kettering de montrer toute l’étendue de leur talent : maîtrise du son et richesse des sonorités, variation du rythme, fulgurance des guitares et douceur de la voix pour mieux tromper l’auditoire, précision dans le détail et liberté créative totale l’instant d’après… Comme beaucoup, Temples a maudit la Covid et ce concert est l’occasion de se rendre compte que le groupe est assoiffé de nouvelles aventures scéniques. 

Avec le concert de Temples et des Rouennais de MNNQNS, le 106 rouvre sa saison par un voyage au pays des couleurs vives, des formes fractales, des dessins psychédéliques, des tourneries rythmiques et du bon goût. Que demander de plus… 

Infos pratiques

  • Samedi 16 septembre à 20 heures au 106 à Rouen
  • Première partie : MNNQNS
  • Tarifs : de 27,50 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • Aller au concert en transport en commun avec le réseau Astuce