Marie Léautey : « j’avançais toujours avec la curiosité »

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C’est l’histoire d’une directrice financière qui fait une carrière internationale et qui décide un jour de tout laisser pour se lancer dans une course XXL. Le Monde sous mes pieds est l’histoire de ce défi, depuis l’idée jusqu’à l’exploit. Des chiffres hallucinants témoignent de l’épopée : 28 249 km parcourus, 40,5 km par jour, 697 jours de course… Avec, évidemment, un passage dans sa ville natale : Marie était à Rouen le 10 janvier 2021C’est l’itinéraire d’une femme qui va se dépasser et vivre mille rencontres. Car le résultat au bout de la route n’était pas forcément l’essentiel. Entretien avec Marie Léautey qui sera vendredi 22 septembre à la librairie Armitière à Rouen.

Quelle femme étiez-vous avant de vous lancer dans cette aventure ?

J’étais avant tout déjà nomade, mue par l’envie de découvrir le monde. J’étais très libre et je ne voulais pas m’enfermer. Le tour du monde était déjà ancré en moi mais comme chez beaucoup de gens, depuis leur enfance. Un rêve d’explorateur…

Mais comment se dire que l’on va se lancer sans être une athlète de haut niveau ?

J’ai appris que six personnes avaient déjà fait ce genre de tour du monde et qu’il y avait un peu de tout, dans ces profils-là. Dont un directeur financier, comme moi. Je me suis donc dit que c’était possible et qu’il n’était pas nécessaire d’être un homme pour y arriver. J’ai dès lors commencé à me préparer physiquement, à établir les plans, mettre de l’argent de côté… Tout mon temps libre a été consacré à cela pendant deux ans.

Un marathon par jour, seule : vous deviez trouver le temps long…

En fait, je partais à l’aube et courait jusqu’à midi. Le matin, les choses se mettent en place devant vous. Les cinq sens sont en éveil. C’est merveilleux quand on reçoit les choses directement comme cela. Aucune journée ne ressemble à une autre. Et l’après-midi, je visitais et rencontrais les gens. Je m’imprégnais du pays. Petit à petit, l’effort du marathon est devenu anecdotique…

Et pas de baisse de moral… ?

Jamais. J’avançais toujours avec la curiosité, avec l’envie de me projeter dans la suite. Même au bout de la course, j’étais déjà sur d’autres projets, d’autres envies. C’est la continuité. Je pense que cela m’a aidé.

Une grande expérience qui vous aura sans doute beaucoup apporté…

C’est le voyage fabuleux dont j’avais rêvé avec tant de rencontres, tant de moments merveilleux de partage. Sans rupture ni cassure. Je me suis rarement sentie en danger et je n’ai eu aucun problème physique. Je crois que j’ai encore moins peur qu’avant. Et j’ai encore plus envie de revivre cette intensité. Il y a mille façons de voyager et la route n’est pas finie.

Propos recueillis par Hervé Debruyne

Infos pratiques

  • Vendredi 22 septembre à 18 heures à l’Armitière à Rouen
  • Entrée libre