Une comédie humaine où il faut “Encore plus, partout, tout le temps”

Photo : Olivier Marty

Les cinq membres du collectif L’Avantage du doute abordent avec humour et autodérision deux grands sujets de la société contemporaine, l’urgence climatique et la domination masculine. Encore plus, partout, tout le temps se joue vendredi 5 avril au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Quand ils se lancent sur une nouvelle création, les cinq comédiennes et comédiens du collectif L’Avantage du doute commencent par faire le tour de leurs préoccupations, par s’interroger sur les enjeux du moment. Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas, Nadir Legrand et Maxence Tual se retrouvent alors autour d’une table et discutent. « En 2018, nous avions passé un été très chaud. Nicolas Hulot avait démissionné. On découvrait la collapsologie et faisait l’état des lieux des ressources de la planète. Tout allait mal, se souvient Maxence Tual. Parallèlement à cela, plusieurs choses avaient changé dans nos vies. Nous étions devenus de jeunes parents et mesurions la charge mentale pesant sur les filles, proches du burn out. Le mouvement MeToo arrivait. Mona Cholet venait de publier Sorcières. Il y avait ainsi deux urgences dans nos vies ».

Deux urgences avec d’un côté, le dérèglement climatique pour les garçons, de l’autre, le patriarcat pour les filles. Deux thèmes importants qui ne sont pas sans liens. Présenté vendredi 5 avril au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray, Encore plus, partout, tout le temps revient sur les logiques d’un libéralisme qui impose une rentabilité à tout prix et des rapports de domination. Le collectif L’Avantage du doute le fait avec un ton provocateur et un humour corrosif.

Une écriture collective

« Il n’y a rien de cynique. C’est davantage libérateur. Nous nous moquons de nous-mêmes. Nous nous mettons face à nos contradictions et nos prétentions. Il y a des écarts entre nos convictions et nos attitudes au quotidien », remarque Nadir Legrand. « On se dépatouille dans ce bordel en essayant d’être cohérents. Mais quelque chose nous condamne cependant dans une forme d’impuissance », poursuit Maxence Tual.

Dans cette pièce de théâtre, pas de narration. « Nous n’avons pas envie de raconter une histoire mais de partager de manière intime des interrogations qui concernent tout le monde. D’ailleurs, le public doit être un partenaire. Le spectacle s’adresse à lui », ajoute Maxence Tual. un spectacle pour lequel les cinq de L’Avantage du doute ont préservé leur manière singulière d’écrire. « Nous avons chacun et chacune la liberté de travailler comme nous l’entendons. Cela fait quinze ans que nous procédons de cette manière. C’est une conversation ininterrompue et les spectacles sont des fils qui se déroulent », explique Nadir Legrand. Les artistes se retrouvent ensuite avec leurs textes sur le plateau pour une mise en commun. Encore plus, partout, tout le temps prend une forme de cabaret avec une succession de saynètes qui racontent la comédie humaine.

Infos pratiques

  • Vendredi 5 avril à 20h30 au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray
  • Rencontre avec la compagnie à l’issue de la représentation
  • Durée : 1h45
  • Tarifs : de 18 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 32 91 94 94 ou sur www.lerivegauche76.fr
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce