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Les mouvements sociaux en chansons

photo : Laure Villain

Lors de cette édition qui commence samedi 4 mai, le festival Jazz sous les pommiers à Coutances propose un Tremplin Jazz en régions. Le trio Explicit Liber, emmené par Benoît Keller, parcourt à sa manière le répertoire des Protest Songs. C’est mercredi 8 mai au Magic Mirrors.

L’héritage ouvrier est conséquent dans la famille de Benoit Keller. Il est aussi enrichi d’une histoire syndicale. Aujourd’hui, il est toujours autant présent à travers des kilomètres de bande son de combats sociaux que le musicien et compositeur a reçu il y a plusieurs années. « Mon oncle enregistrait tout et n’importe quoi, des émissions à la télévision et à la radio. C’est à partir de là que je me suis intéressé à la chanson contestataire. J’ai ensuite glané des vinyles d’allocutions et de reportages. Tout cela rebondit sur les actualités sociales. Depuis une vingtaine d’années, je mène ainsi un travail de recherche et d’archivage ». Benoit Keller poursuit le travail de son oncle. « J’ai fait beaucoup d’interview de personnes qui ont participé aux grèves et manifestations en mai 1968. Plus récemment, j’ai recueilli des témoignages des Gilets jaunes ». Il complète également sa collection d’affiches et de journaux.

Toute une matière que le contrebassiste utilise comme un décor sonore à des concerts thématiques. Mardi 8 mai, au Magic Mirrors à Coutances, pendant le festival Jazz sous les pommiers, Benoit Keller avec son trio Explicit Liber interprète un répertoire de Protest Songs. Il y a les plus connues, comme Le Chant des partisans, Bella Ciao… Tout un répertoire auquel la formation colore de teintes jazz. « Les chansons sont une source d’inspiration et un prétexte à l’improvisation ». Les discours enregistrés donnent, eux, une ambiance. 

Avec un magnétophone

Pendant les concerts, Benoît Keller a près de lui son magnétophone et l’active quand bon lui semble. « J’ai des bandes avec des allocutions différentes qui arrivent de manière aléatoire. En fait, celles-ci décident des titres que nous allons jouer et du mode d’impro que nous choisissons. Si nous entendons un son de manifestation, cela nous amènera dans un contexte plus revendicateur. Nous pouvons aussi jouer des contradictions. À l’écoute d’une charge de CRS, je peux prendre la viole de gambe et jouer une mélodie plus calme ».

Protest Songs est une histoire des mouvements de lutte et de révolte. Benoit Keller souhaite la raconter uniquement avec les sons des époques. « C’est un vrai choix. J’ai déjà fait beaucoup d’accompagnements musicaux d’images lors de projections. Je trouve que celles-ci sont des freins à l’imagination. Je préfère lorsque l’on se concentre sur le texte et l’ambiance. À nous de tout sublimer par la musique ». 

Infos pratiques

  • Mercredi 8 mai à 12h30 au Magic Mirrors à Coutances
  • Programme complet de Jazz sous les pommiers