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Oliver Beer fait chanter la toile

Musicien et plasticien, Oliver Beer crée de magnifiques œuvres immersives et hypnotiques. Il expose ses Resonance Paintings, un écho aux Nymphéas de Monet jusqu’au 21 juillet au Hangar 107 à Rouen pendant le festival Normandie Impressionniste.

Pas simple de se mesurer à une figure tutélaire telle que Claude Monet. Oliver Beer y parvient avec finesse et subtilité. Pour le festival Normandie Impressionniste, le directeur, Philippe Platel, a demandé à l’artiste britannique de proposer une interprétation des Nymphéas de Claude Monet. « J’ai hésité à accepter », ne cache pas le musicien et plasticien. Après réflexion, il a relevé le défi avec ses Resonance Paintings, présentées jusqu’au 21 juillet au Hangar 107 à Rouen.

Dans le travail d’Oliver Beer, il n’y a pas, d’un côté, la peinture, et, de l’autre, la musique. Les deux arts sont entremêlés afin qu’une toile représente une harmonie musicale. Chaque projet est une exploration du phénomène acoustique de la résonance. Là, rien n’est aléatoire. Oliver Beer a développé un processus lui permettant de maitriser un procédé original qu’il garde secret.

Des ondes picturales et sonores

« Je peints sans jamais toucher de pinceau. Je travaille avec mes oreilles, explique Oliver Beer. Peindre, c’est comme jouer du jazz. Les musiciens sentent ce qu’ils peuvent faire ensemble. Ils ont le rythme, communiquent ensemble et improvisent. C’est passionnant d’avoir cette liberté. Moi, à tout moment, je peux changer la note, le timbre, contrôler le mouvement du pigment ».

Pour les Resonance Paintings, Oliver Beer est allé enregistrer les sons dans l’étang du jardin de Monet à Giverny. Avec ces différentes notes, il a écrit des partitions. Il a ensuite tendu horizontalement une toile blanche, placé une enceinte en dessous et dispersé des pigments dessus. La musique fait vibrer la toile, éparpille et mélange les couleurs. Apparaissent ensuite des motifs géométriques en forme d’ondes sonores.  

« C’est magique de voir le pigment bouger selon un accord. Peindre devient méditatif. Monet a passé trente ans à regarder la surface de l’étang couverte d’ondes. Ces vibrations que lui a captées avec les yeux et reproduites avec le pinceau sont entendues grâce à l’ouïe ici ». Les Resonance Paintings d’Oliver Beer sont des océans remplis de lumières, de couleurs changeantes et vibrantes. Ces ondes enlacent, hypnotisent et apaisent. 

Infos pratiques

  • Jusqu’au 21 juillet, du mercredi au dimanche de 14 heures à 18 heures, au Hangar 107 à Rouen
  • Entrée gratuite
  • Renseignements à contact@hangar107.fr
  • Aller au centre d’art en transport en commun avec le réseau Astuce