/

Jonathan Bertin : « ce sont des sujets qui font écho à ma vie »

photo : Jonathan Bertin

À l’occasion des 150 ans de l’impressionnisme, le photographe Jonathan Bertin se penche sur sa Normandie natale. Un projet artistique né à l’occasion d’un voyage sur les pas des peintres impressionnistes en Normandie, des bords de Seine à la Côte d’Albâtre en passant par la Côte fleurie. Et le résultat, Impressionism, est tout simplement confondant… Une quarantaine de ses tirages sont exposés dans le cadre – impressionnant – de l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen pendant le festival Normandie impressionniste. Entretien 

Cette exposition est un retour aux sources pour vous en quelque sorte…

C’est effectivement à Rouen que j’ai exposé pour la première fois. C’était en 2018. Mais en fait, je suis né à Honfleur, j’ai passé mon Bac à Caen, j’ai fait mon BTS photo au Havre. Et je me suis ensuite installé à Rouen…

Y a-t-il toujours quelque chose qui vous attire ici ?

J’ai beaucoup appris ici. C’est une ville pleine de charme, une ville historique. J’en parle dès que j’ai l’occasion. Je suis très touché de pouvoir exposer à Rouen. Et l’abbatiale est un lieu tellement incroyable…

Comment avez-vous plongé dans l’Impressionnisme qui donne son nom à votre expo ?

J’ai vraiment pu bénéficier d’une immersion dans l’Impressionnisme ; d’abord grâce à des experts du musée d’Orsay qui m’ont expliqué ce courant pictural. Au Muma (Musée d’Art moderne André Malraux au Havre, ndlr) aussi. Il était important que ces passionnés me fassent comprendre pour que je puisse proposer ensuite mon regard. Et c’est un prisme qui m’a littéralement inspiré. Je ne pensais même pas que cela serait aussi « énergisant ». Il y a à la fois un rapport à la couleur très fort mais aussi un rapport au banal que je partage. Par exemple, quand je vais sur le marché Saint-Marc, je trouve toujours des choses à prendre, des petites choses… Dans l’expo Impressionism, il y a un jeu de détails aussi…

Et des choses personnelles, aussi ?

Cette exposition représente une étape pour moi. C’est la première fois que j’y apporte des sujets liés à mon histoire. Ce sont des sujets qui font écho à ma vie.

Comment fait-on pour trouver de nouvelles inspirations quand la photographie est devenue « facile » pour tous ?

L’image aujourd’hui est ce que l’on voit le plus et c’est aussi ce sur lequel on s’arrête le moins. Notre création est vue immédiatement et on ne sait pas ce qu’il en restera. C’est aussi pour cela que j’ai voulu faire un livre sur Impressionism. Un vrai projet comme une expérience qui sollicite tous les sens. Les photos s’accompagnent d’une musique et même d’un parfum créés spécialement (Impressionism en préparation aux Four Eyes éditions).

Comment avez-vous fait le choix dans vos photos pour cette expo ?

C’est techniquement assez délicat. J’ai pris des milliers d’images et j’en avais à chaque fois à en choisir une sur 200. Et puis, je devais créer le séquençage, pour apporter du rythme au projet ; parce qu’on se balade d’un univers à un autre. Souvent, je fais des associations par couleurs mais l’idée, c’est quand même que le visiteur ne sache pas à quoi s’attendre.

propos recueillis par Hervé Debruyne

photo : Jonathan Bertin

photo : Jonathan Bertin

Infos pratiques

  • Jusqu’au 14 juillet, tous les jours, sauf les lundi et vendredi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, à l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen.
  • Entrée gratuite
  • Aller voir l’exposition en transport en commun avec le réseau Astuce