Dans le cadre du festival des Bakayades à Grand-Quevilly et de Jours de fête, la compagnie La Baleine Cargo, dirigée par Françoise Guillaumond, invite à une joyeuse déambulation intégrant témoignages, danse, musique et théâtre. Un spectacle qui transforme l’espace public en un lieu de rencontre et de réflexion, à voir samedi 6 et dimanche 7 juin.
Ce spectacle de rue, à la fois docu-fiction et performance chorégraphique, aborde le thème du handicap et l’accessibilité dans l’espace public, tout en interrogeant plus largement la place accordée à tous ceux qui sont souvent laissés pour compte. Il se distingue par sa capacité à rendre visibles les invisibles.
Présenté les 6 et 7 juillet à Grand-Quevilly, Ma Montagne de La Baleine Cargo débute avec une présentation des personnages et l’histoire d’un enfant “différent”, suivie d’une déambulation interrompue par une barrière, pour finalement se conclure dans un espace où les récits d’une vingtaine de fauteuils se dévoilent.
À travers des témoignages authentiques, chaque fauteuil roulant sonorisé devient le vecteur d’une histoire personnelle, révélant les défis et les victoires de la vie avec un handicap. Ces récits, collectés et intégrés dans la narration, plongent les spectateurs dans une réalité souvent méconnue, les invitant à repenser leur perception de l’accessibilité.
L’inclusivité est au cœur de cette création de La Baleine Cargo. Avec un interprète en fauteuil roulant, un comédien sourd utilisant la langue des signes française (LSF), et des audiodescriptions disponibles sur demande. Cette volonté d’intégration va au-delà du simple propos artistique, cherchant à garantir que chaque spectateur, quelles que soient ses capacités, puisse pleinement participer à l’expérience. Dans cette performance itinérante, le public suit les artistes à travers un parcours pensé pour que chacun le suive sans difficulté.
Des parcours divers
La chorégraphie, confiée à Carine Kermin, donne vie aux corps des comédiens. Les mouvements deviennent un langage universel, racontant des histoires au-delà des mots. La musique, composée par Wilfried Hilldebrandt, joue également un rôle central, diffusée à travers des enceintes portées par les artistes, enveloppant le public dans une atmosphère sonore immersive.
Ma Montagne n’est pas seulement un spectacle, mais aussi un acte politique et poétique. Il soulève des questions cruciales sur l’accessibilité universelle et les droits des personnes handicapées, en écho à la loi de 2005. En montrant explicitement la différence, le spectacle vise à changer les regards, à apprivoiser l’étrangeté et à normaliser ce qui semblait autrefois marginal. “On rêve un spectacle. Et puis il y a des choses qui s’affirment et d’autres qui s’amenuisent… Ça parle de différence mais surtout d’humanité. On a tous à un endroit nos empêchements… Chaque vie compte !”, explique Françoise Guillaumond.
La véritable rencontre que propose Ma Montagne est celle entre des êtres humains, chacun avec ses propres montagnes à franchir. Peu importe les contextes ou les particularités individuelles, les histoires partagées sont celles du courage ouvrant vers une vie pleine et significative et permettant la diversité des parcours de vie.
Infos pratiques
- Samedi 6 juillet à 15h15 et dimanche 7 juillet à 16h30, place Kennedy à Grand-Quevilly
- Durée : 1 heure
- Spectacle gratuit à partir de 11 ans, traduit en langue des signes, accessible aux personnes handicapées moteurs, auditifs et mentaux
- Aller aux Bakayades en transport en commun avec le réseau Astuce