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Dialogue entre impressionnisme et art japonais

Des œuvres du XIXe siècle et de l’époque contemporaine dialoguent dans cette exposition, Mondes flottants, du japonisme à l’art contemporain, pour rappeler les influences mutuelles des artistes français et japonais depuis cent cinquante ans. C’est jusqu’au 22 septembre aux Franciscaines à Deauville dans le cadre de Normandie Impressionniste.

Les artistes impressionnistes ont été certes très audacieux et n’ont pas hésité à casser tous les codes établis depuis des décennies. Néanmoins, les historiens de l’art ne cessent de le répéter : pas d’impressionnisme sans l’art japonais. Les relations entre l’Europe et le Japon, les échanges entre les deux cultures ont été fondamentales. C’est toute la richesse de ce dialogue constant que montre l’exposition, Mondes flottants, du japonisme à l’art contemporain, aux Franciscaines à Deauville jusqu’au 22 septembre pendant Normandie impressionniste.

Un dialogue pour aborder divers sujets dont la découverte d’une nouvelle esthétique. D’un côté Alfred Stevens représente La Parisienne en kimono, une femme face à un miroir dans un vêtement très élégant bleu orné de fleurs. De l’autre, Yasumasa Morimura s’inspire de l’Olympia (1863) de Manet pour Une moderne Olympia (2018), une photographie sur laquelle il est allongé nu sur un tissu coloré, près d’un chat au regard énigmatique.

Les artistes abordent également les bords de mer. Là, s’opposent deux approches. Le vide de l’art japonais se confronte au plein de la tradition classique occidentale. Les paysages de la mer offrent des ambiances vaporeuses. Comme ceux de Boudin et Renoir. Dans une série de photographies, Noaoya Hatakeyma revient sur les blessures des lieux frappés par le tsunami de 2011.

La ville, la nature, les femmes

Les villes intéressent les impressionnistes qui témoignent de leur évolution et des activités des habitants. Dufy peint Le Havre. Yoichi Umetsu et Sachiko Kazama évoquent le Japon de l’après-guerre. La nature se fait mystérieuse avec Monet, Auburtin, Signac, Hokusai, Enomoto. Comme les impressionnistes, Taro Shinoda saisit les variations lumineuses de la lune dans divers pays dans Lunar Réflection Transmission Technique

L’exposition interroge enfin la représentation de la femme. Il y a les portraits plus classiques de Paul Helleu et de Jacques-Émile Blanche avec ces modèles, une ombrelle ou un éventail à la main. Mari Katayama, souffrant d’hémimélie tibiale, questionne, elle, les canons de la beauté et la notion de normalité dans une série d’autoportraits qui rappellent aussi l’Olympia de Manet.

Dernier Monde flottant : Dots Obsession. Yayoi Kusama a construit un espace où les murs et le plafond sont recouverts de miroirs. S’y reflètent de grandes sculptures rouges et à pois blancs. Pénétrer dans Dots Obsession est une expérience amusante puisqu’il est possible de perdre tout repère.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 22 septembre, du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30, aux Franciscaines à Deauville
  • Tarifs : de 13 à 5 €
  • Renseignements au 02 61 52 29 20 ou sur www.lesfranciscaines.fr