C’est un de ses combats : donner une plus large place à la danse et soutenir les artistes émergents. Mathis Nour, interprète au sein du ballet de l’Opéra national du Rhin, a fondé l’ACEAC, une association basée à Rouen qui accompagne seize jeunes diplômés durant cette saison.
Au départ, il y a une observation. « Nous apprenons à être interprète mais pas à créer et encore moins à être porteur de projet ». Ce constat, c’est Mathis Nour qui le dresse. Et l’inquiétude du danseur normand, interprète au sein du ballet de l’Opéra national du Rhin, sur l’état de santé du milieu de la danse est grandissante depuis la crise sanitaire. Homme engagé, représentant national pour le spectacle vivant au conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels jusqu’en 2022, il a fait de l’émergence chorégraphique un de ses combats.
Autre constat : « la Normandie est en perte de vitesse sur la danse et pèche en visibilité. Elle n’attire pas beaucoup les jeunes compagnies. Après le conservatoire, les élèves partent de la région parce qu’il n’y a pas d’école supérieure. Quand une personne part, elle ne revient pas. Elle va ailleurs où il y a des embouteillages. Il y a une vraie carte à jouer en Normandie pour qu’elle redevienne attractive », remarque Mathis Nour.
« Rendre accessible et visible la danse »
Sa volonté : accompagner de jeunes créateurs et créatrices. Son moyen : l’ACEAC, association pour la création et l’émergence dans les arts chorégraphiques, implantée à Rouen. C’est en effet en Normandie qu’il souhaite structurer un écosystème pour « rendre accessible et visible la danse », ambitionne le danseur. Et ce, en partenariat avec les structures labellisées de la région.
L’ACEAC, que préside Mathis Nour, propose notamment un programme d’accompagnement et de soutien à l’émergence. Depuis ce mois d’octobre 2024 et jusqu’en juillet 2025, l’Incubateur suit 16 jeunes diplômés qui ont un projet de création chorégraphique. L’association avait reçu soixante candidatures. C’est une initiative qui était donc très attendue.
Au programme de cette saison : une connaissance du milieu de la danse, la recherche de partenaires, une aide à la structuration, des rencontres avec des professionnels, des périodes d’immersion, des résidences… Pour terminer cette session, l’ACEAC propose à chaque jeune une présentation de leur recherche artistique au musée des Beaux-Arts de Rouen au printemps 2025. Ce sera deux Journées émergentes pour découvrir des esquisses, une étape de travail ou une performance. Une première marche vers la professionnalisation.