Cécile Jodlowski-Perra à la direction de Normandie Images

photo : Normandie Images

Le cinéma, l’édition et, à nouveau le cinéma. Cécile Jodlowski-Perra a fait un détour par le monde des livres pour revenir à un secteur qu’elle connaît. Elle dirige Normandie Images, l’agence régionale qui œuvre pour le développement de toute une filière.

Cécile Jodlowski-Perra a toujours eu une attention toute particulière pour le cinéma. « J’y suis allée très tôt ». Il n’y a pas seulement la création qui l’anime. « Je suis très intéressée par ses problématiques économiques et culturelles. Comme disait Malraux, le cinéma est un art et une industrie. Comment accompagner une filière sur un territoire est une question importante ». 

La nouvelle directrice de Normandie Images est passée par le centre national du cinéma pour soutenir les coproductions avec les pays d’Europe de l’Est et orientale. Elle a collaboré au festival Premiers Plans à Angers avant de partir à Toulouse à la cinémathèque. « Il y a un réel travail sur les archives nationales. Il est cependant important de ne pas s’enfermer dans notre mémoire. La cinémathèque propose aussi des projections de tous les pays du monde et des dialogues entre les acteurs de la filière. C’était passionnant, surtout avec un directeur qui s’appelait Daniel Toscan du Plantier ».

« Dans une optique de service public »

En 2010, Cécile Jodlowski-Perra décide de regarder vers un autre horizon. Elle choisit l’édition et part à l’agence régionale pour le livre à Montpellier, devenue Occitanie Livre & Lecture après la fusion des régions. Pendant ces années, de 2010 à 2024, Cécile Jodlowski-Perra ne manque pas de suivre les bouleversements dans le secteur cinématographique avec « l’arrivée du numérique, l’évolution du matériel de tournage, les enjeux de transition écologique ». Elle revient alors à ses premières amours en prenant en juin 2024, après le départ en retraite de Denis Darroy, la direction de Normandie Images avec ses 25 salariés. 

Si Cécile Jodlowski-Perra connaît bien le secteur du cinéma, elle découvre une région. « C’est une terre de culture. Le politique a par ailleurs construit une vraie filière. On compte mille professionnels du cinéma en Normandie. Il a su encourager des talents et les garder. Autres forces de cette région : la lumière, les paysages, les plages… Sans oublier le moulin d’Andé, l’IMEC, les festivals ». Elle ajoute sans hésiter : « Richard Patry. C’est un beau cadeau. Il est un grand professionnel qui a une expertise précieuse du secteur, une personne très humaine qui donne du temps et de l’écoute ».

La crise sanitaire a déstabilisé le secteur du 7e art. Alors, aujourd’hui, il est essentiel de « conforter » de poursuivre ce « travail de soutien aux films et aux accueils de tournage. Nous savons que les financements publics sont moindres. Il va donc falloir se serrer les coudes pour utiliser au mieux cet argent pour maintenir le volume d’activité. Nous sommes dans une optique de service public et de bien commun ». 

Autres objectifs : une ouverture à l’international, une valorisation de la mémoire audiovisuelle et un développement de l’éducation à l’image, notamment en favorisant les rencontres entre artistes et publics.