Dans Quiet Life, sur les écrans mercredi 1er janvier, Alexandros Avranas s’intéresse au syndrome de résignation qui frappe les enfants de réfugiés. L’histoire qu’il filme avec sobriété est inspirée de faits réels.
Dans Quiet Life, le réalisateur grec Alexandros Avranas nous emmène en Suède en 2018 pour évoquer le syndrome de résignation qui frappe les enfants de réfugiés ayant subi des traumatismes psychologiques. Il s’est inspiré de faits réels, l’histoire d’une famille persécutée en Russie, qui a fui son pays et espère obtenir le statut de réfugiés politique, dans l’espoir d’une vie plus paisible.
Le film s’ouvre sur la visite du logement impeccable de la famille. Dès les premières scènes, on comprend combien Sergei, Natalia et leurs deux filles se sont investis pour s’intégrer et donner l’image de la famille parfaite. La mise en scène est sobre, minimaliste. Les employés du service d’immigration sont d’une froideur hermétique. Froideur que l’on retrouvera tout au long des étapes administratives – puis médicales – que devra surmonter le couple.
Rejetée !
Arrive le grand jour où parents et enfants sont reçus pour connaître la décision. Dans un bureau austère, face à eux, une femme sans expression lit un document d’une voix neutre qu’une autre voix traduit en russe via un téléphone mis sur haut-parleur. Leur demande d’asile a été rejetée : les preuves de leur persécution étant insuffisantes, ils ont quinze jours pour en apporter d’autres ou quitter le pays.
Commence alors un autre combat lorsque Katja tombe dans le coma. Dans un hôpital aseptisé, elle rejoint le dortoir des enfants atteints du syndrome de résignation. C’est là que l’on découvre l’ampleur du phénomène et ses conséquences inattendues : les parents n’ayant pas su protéger leur enfant de la maladie sont invités à rester à distance, mais, en attendant la guérison de Katia, ils sont autorisés à demeurer en Suède. La situation devient kafkaïenne et le dilemme déchirant.
Un film grave où le manque d’humanité fait froid dans le dos. À voir.
- Quiet life d’Alexandros Avranas ( Suède, 1h39) avec Chulpan Khamatova, Grigoriy Dobrygin, Naomi Lamp…