La vie et ses petites contrariétés

Yoriko (Mariko Tsutsui) attend beaucoup de ses prières avec les membres de la secte / Photo : Ripples Film Partners

« Le Jardin zen » de Naoko Ogigami n’est pas si zen que ça. Le réalisateur japonais en fait voir de toutes les couleurs à son héroïne qui ne se laisse pas faire. De quoi réjouir le spectateur qui peut découvrir ce film dès mercredi 29 janvier.

Naoko Ogigami nous invite dans une famille portée par la courageuse et patiente Yoriko (Mariko Tsutsui), et s’intéresse plus particulièrement à cette femme fatiguée de tout faire pour un mari (Ken Mitsuishi) qui ne pense qu’à ses fleurs, un fils accroché à son téléphone, et un beau-père alité qu’elle doit nourrir à la petite cuillère… Une ellipse rapide et l’on retrouve Yoriko quelques mois plus tard, beaucoup plus sereine. Et pour cause, le mari s’est envolé, le fils est parti faire des études, et le beau-père n’est plus… Yoriko goûte à la quiétude de son Jardin zen : dans ce kare-sansui (traduire : jardin sec), pas une fleur à l’horizon mais quelques pierres érigées sur des vagues de graviers méthodiquement disposés, à l’image de sa vie calme et bien réglée, ponctuée de séances de prières avec la secte de l’eau. 

Si le contraste entre les deux vies de Yoriko nous amuse — la prêtresse de secte de l’eau (Hana Kino) a de quoi faire sourire —, ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre lorsque le mari réapparaît dix ans plus tard. Atteint d’un cancer, il a besoin de soins… L’heure de la vengeance aurait-elle sonné ? Problème: la religion de Yoriko recommande d’être bon avec les autres.

Avec cette comédie dramatique, la réalisatrice confirme que la condition féminine est toujours problématique dans cette société patriarcale, avant de glisser vers un sujet plus universel : la place de la foi dans la vie des personnes fragilisées par la vie. Sans faire référence à une religion précise, Naoko Ogigami dépeint l’atmosphère étrange des réunions où les membres, assis sur des tatamis, scandent des phrases à l’unisson. Elle filme des échanges, des services apportés aux plus démunis. Avec elle, on s’interroge sur ce qui pousse les gens à rejoindre une église, un culte ou une secte. La réponse appartient à chacun.