Lors de cette conférence, jeudi 6 février au 106 à Rouen, Christophe Brault revient sur le glam rock, un courant musical de la première moitié des années 1970. Durant cette période, il y a la musique bien évidemment avec des mélodies accrocheuses, aussi les looks extravagants. L’auteur de Glam rock – glitter, teenage pop & art rock aborde les origines, les artistes du mouvement et son âge d’or. Entretien.
D’où vient votre intérêt pour le glam rock ?
Ce sont des souvenirs d’enfance. J’ai grandi dans les années 1970. Les disques tournaient sur mes platines. J’ai écouté cette musique, Slade, Sweet, Suzi Quatro, T. Tex… J’aime la production de cette époque, le son, l’énergie… Quand j’écoutais, je ne m’intéressais pas au style en particulier. Ce n’était pas le sujet. C’est une musique qui me plaisait. Quand on est ado, on prend tout en bloc. Adulte, on se dit : ah, oui, c’est ça, le glam rock. J’ai eu envie d’écrire un livre sur le glam. Il y en a peu en langue française.
Le glam est aussi une musique très dansante.
Oui, il y a ce côté ludique. Quand le glam arrive, on quitte les Trente Glorieuses et on entre dans la première crise économique avec la montée du chômage. Il y avait peut-être un besoin de s’échapper, une envie de s’amuser. Pour moi, cette musique est attachée à de bons souvenirs. Le glam rock est basé sur le rock des années 1950 d’Eddie Cochran et Gene Vincent. Il se situe entre le rock progressif, plus cérébral, de Pink Floyd et le hard rock de Led Zeppelin et Deep Purple. C’est une musique plus légère, plus commerciale, dans le bon sens du terme.
Vous parlez de musique. Le glam, c’est aussi l’extravagance.
Oui, il fallait voir les artistes à la télévision. Ils avaient les Platform Boots, les pantalons pattes d’eph, beaucoup de maquillage, les cheveux longs, les paillettes… Il fallait que ça brille.
Pourquoi fixez-vous le point de départ de cette époque glam rock à l’année 1971 ?
C’est toujours compliqué en musique d’avoir un point de départ mais il faut bien fixer une date. J’aime bien avoir un début. En 1971 apparaît à la télévision T. Rex qui interprète Hot Love. La copine de Marc Bolan lui a collé des brillants sous les yeux. Avec les lumières, ça brillait. T. Rex est le personnage idéal. Il y a eu une certaine folie autour de lui. Puis David Bowie lui a volé la vedette.
Pourquoi la période du glam rock est si courte ?
C’est tout le problème des modes. Elles ne durent jamais. En 1975, on voit arriver des États-Unis la déferlante disco qui va démoder le glam. En parallèle, il y a la vague punk avec les Ramones. Le glam s’est vite retrouvé ringardisé. Par la suite, il y a eu quelques revival.
Qui peut incarner aujourd’hui le glam rock ?
Gyasi a tout de la star glam de cette époque. Il a l’attitude, le costume, le maquillage et la musique. Il aime d’ailleurs beaucoup cette époque mais il n’a pas l’impression d’être dans un revival. Il va d’ailleurs bientôt sortir un nouvel album.
Infos pratiques
- Jeudi 6 février à 19h30 au 106 à Rouen
- Conférence gratuite
- Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
- Aller à la conférence en transport en commun avec le réseau Astuce