Les Extraordinaires Histoires d’amour de St Graal… Elles sont réunies dans un EP de neuf titres, sorti en septembre 2024. Neuf chansons aux couleurs pop-électro et autant de souvenirs joyeux et douloureux pour raconter, avec une sensibilité brute, un certain romantisme et parfois une pointe d’ironie, l’amour à l’adolescence, à deux et plus, l’amour de soi… Cet album est une suite de confidences que St Graal, Léo Meynard, partage samedi 8 février au 106 à Rouen. Entretien.
Vous avez intitulé votre album, Les Extraordinaires Histoires d’amour de St Graal, un titre qui rappelle ceux des contes. L’aviez-vous imaginé de cette manière ?
J’ai beaucoup hésité au début. Un tel titre me faisait penser aux Désastreuses Histoires des orphelins de Baudelaire. J’aime beaucoup les contes. Je suis un fan d’Edgar Allan Poe. C’est un joli clin d’œil.
Sur la pochette du disque, vous jouez avec les mots de monstrueuses et étranges. Pourquoi ?
Ces histoires ne sont pas toutes monstrueuses et étranges. Quand il a fallu trouver un titre, j’ai dressé une liste de mots. Ceux-là y figuraient. J’ai préféré extraordinaire. Le tatouage raconte cela.
Avec ce tatouage, vous signifiez que les histoires d’amour sont gravées en nous.
Je pense vraiment que nos histoires d’amour sont gravées en nous et elles nous construisent tellement. Qu’elles soient longues ou courtes, joyeuses ou malheureuses. Elles sont là et influencent les histoires futures. C’est quelque chose qui se voit.
Est-ce facile de trouver les mots juste pour décrire une histoire d’amour ?
Non, pas du tout. L’amour est un sujet complexe et je voulais le signifier à travers plusieurs chansons. En effet, il faut trouver les mots justes. Pour y parvenir, il y a besoin de prendre un peu de recul. Quand on est en souffrance, en peine ou même en colère, c’est difficile d’écrire. C’est important de régler ses soucis avant.
D’où vient ce besoin d’écrire ?
Cela vient de mon père qui écrit des poèmes. Il m’a aussi fait écouter des artistes de la chanson française. Je suis d’ailleurs très inspiré par Thiéfaine qui est un parolier excessivement bon. J’ai ressenti l’envie de dire des choses. J’ai commencé la musique en classe de sixième avec une guitare. Je regardais les tablatures sur le Net. Quand j’écoutais des titres en anglais, ma mère me les faisait traduire afin que je puisse comprendre la chanson. J’ai compris là toute la valeur du mot, quelle que soit la langue.
Avez-vous conçu votre album comme un journal intime ?
Il y a en effet une temporalité dans cet EP. Chaque chanson correspond à un moment. Il y a des histoires de cœur, de cul, d’amour, d’amour adolescent, le polyamour, la bisexualité… Il peut y avoir tout un classement chronologique des histoires d’amour que j’ai vécues.
Dans ce disque, vous évoquez aussi la masculinité.
Je suis assez dégoûté de l’hyper virilisme qui peut présider chez les hommes. Ça me soûle et ça m’angoisse. J’ai voulu parler de ça dans Playboy. Le clip se déroule dans un vestiaire, lieu où les comportements peuvent être exacerbés. J’ai détourné les scènes pour que ça fasse gay et non viril.
Il y a un autre thème important pour vous, le regard des autres.
Oui, c’est important de s’aimer soi-même. J’ai toujours souffert du regard et du jugement des autres. L’amour de soi permet de se construire. Il ne faut pas délaisser cela sinon notre corps ne nous appartient plus.
Êtes-vous un romantique ?
Oui, bien sûr. Je suis un très grand romantique. Je pense que nous pouvons trouver du romantisme partout.
Est-ce que la pop-électro est la musique que vous avez le plus écoutée ?
Oui, je viens de là. J’adore la pop-électro. J’ai commencé la scène en faisant des dj-sets. Au moment de composer les titres, cette touche est restée. J’ai aussi beaucoup écouté Green Day et My Cheminal Romance.
Comment envisagez-vous la suite ?
Cinq albums et trois albums posthumes ! Je veux faire vivre cet EP. Sinon, je compose tout le temps. J’adore passer du temps devant mes machines. Je compose pour un futur album.
Infos pratiques
- Samedi 8 février à 20 heures au 106 à Rouen
- Première partie : Sweety Bonbon
- Tarifs : de 23 à 6 €
- Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
- Aller au concert en transport en commun avec le réseau Astuce