Stéfanie Delestré, directrice et éditrice, raconte l’histoire de la Série noire, une collection des éditions Gallimard sortie il y a tout juste quatre-vingts ans. Elle sera en compagnie de deux auteurs, Caryl Férey et Marin Ledun, jeudi 22 mai à la librairie La Buissonnière à Yvetot, samedi 24 et dimanche 25 mai à la Halle aux toiles à Rouen lors du festival Les Géos du noir.
C’est une collection qui a traversé huit décennies. En 2025, la Série noire, un nom trouvé par Jacques Prévert, a 80 ans. Elle a été fondée au sein des éditions Gallimard en juillet 1945 par Marcel Duhamel avec la publication de La Môme vert-de-gris et Cet Homme est dangereux, deux romans de Peter Cheyney, traduits de l’anglais. Signes caractéristiques : une couverture noire, le titre et le nom de l’auteur et de l’autrice en jaune, pas plus de 256 pages. Depuis, la maquette a quelque peu évolué avec l’apparition d’une illustration.
La série noire compile « des romans d’action qui sont très violents. Les histoires sont en lien avec les problèmes sociaux et politiques de chaque époque. Elles parlent de corruption, d’abus de pouvoir, de rapports de force… Ce sont des portraits socio-culturels, des regards critiques, sans concession, non dénués d’humour, sur le monde dans lequel on vit », indique Stéfanie Delestré.
Plus de 3 000 titres
Avec deux auteurs, Caryl Férey et Marin Leduc, la directrice et éditrice de la Série Noire évoque cette collection « particulière dans le paysage du polar » jeudi 22 mai à la librairie La Buissonnière à Yvetot, les 24 et 25 mai à Rouen lors du festival Les Géos du noir. La collection de Gallimard compte aujourd’hui plus de 3 000 titres parus, des centaines d’auteurs et moins de cent autrices. La première femme, Gertrude Walker, a été éditée en 1950 avec À Contre-Voie. Parmi les écrivains repérés de la Série noire, il y a Raymond Chandler, David Goodis, Harry Crews, Jim Thompson et les français Jean-Pierre Manchette, Jean-Claude Izzo, Tonino Benacquista.
Autre particularité : « la Série noire a un lien fort avec le cinéma », remarque Stéfanie Délestré. Sur les écrans sont sortis en 1941 Le Faucon maltais de John Huston d’après le livre de Dashiell Hammett, en 1954 Touchez pas au grisbi de Jacques Becker d’après le roman d’Albert Simonin. Au début de la décennie 1960, il y a eu à l’affiche des cinémas, Classe tous risques de Claude Sautet, Tirez sur le pianiste de François Truffaut, Les Tontons flingueurs de Georges Lautner, puis Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre, Zulu de Jérôme salle, Nightmare Alley de Guillaume del Toro.
Infos pratiques
- Jeudi 22 mai à 17 heures à la librairie La Buissonnière à Yvetot. Gratuit
- Samedi 24 mai de 9h30 à 19 heures et dimanche 25 mai à 9h30 et 18 heures à la Halle aux toiles à Rouen. Programmation complète. Entrée libre et gratuite