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Nicolas Labatut reconstitue une mémoire sonore

photo : DR

Dans la Halle aux toiles à Rouen résonneront de multiples sons qu’a enregistrés Nicolas Labatut. Cette conférence prend la forme d’une plongée dans des univers sonores familiers et inconnus et lance ce 3 juillet à la Halle aux toiles les Terrasses du jeudi 2025.

Il faut imaginer la maison de George Sand à Nohant en 1842. Frédéric Chopin est dans une chambre au premier étage et compose la Quatrième Ballade opus 52. Il joue et le parquet grince, les portes claquent, la cloche de l’église Sainte-Anne sonne, les oiseaux chantent… Il faut imaginer aussi Frédéric Chopin le 12 mars 1838 à l’hôtel de ville à Rouen, bureau de l’état civil actuel, invité par son ami Antoni Orlowski, alors chef d’orchestre du Théâtre des Arts, pour interpréter le Concerto pour piano opus 14 devant 500 personnes. Il faut imaginer toujours Frédéric Chopin, atteint de la tuberculose, en voyage romantique avec George Sand lors de l’hiver 1839 à Majorque où il achève l’écriture des Préludes dans un ancien monastère en haut d’une montagne.

Avec Nicolas Labatut, il est aisé de rêver et de se projeter autant dans des espaces que dans des temps. Une parenthèse enchantée à vivre ce 3 juillet à la Halle aux toiles à Rouen lors des Terrasses du jeudi. À l’initiative de Sauvegarde du patrimoine acoustique, Nicolas Labatut reconstitue une mémoire sonore après des enquêtes finement menées et selon une technique d’enregistrement très élaborée. « Il y a une influence des paysages sonores sur la musique ».

Un coup de foudre

Le chantier est gigantesque puisque la préservation d’un tel patrimoine est infinie. Tout logiquement Nicolas Labatut s’est intéressé à l’environnement sonore de Chopin. « J’ai eu un coup de foudre esthétique à l’âge de 15 ans après avoir entendu le Deuxième Concerto. Depuis, je n’ai jamais décroché. Il y a dans ses mélodies une nostalgie, une couleur, une irisation ». Nicolas Labatut a cloné le piano de Chopin, un Pleyel, pour le faire entendre dans cette maison à Nohant, dans l’hôtel de ville à Rouen et dans la chartreuse à Majorque. Il l’a enregistré tout étant attentif aux vibrations des lieux et aux bruits extérieurs.

Nicolas Labatut a également capté l’écho de l’église Saint-Nicaise à Rouen et sauvegardé le son de l’orgue, conçu par Louis-Eugène Rochesson, avant son démontage. Il peut ainsi le rejouer sur son clavier. Tout comme le cecilium, un ancien instrument fabriqué en Normandie et présenté au musée des Traditions et Arts normands à Martainville. C’est tout ce travail qu’il fait découvrir lors de cette conférence.

Infos pratiques

  • Jeudi 3 juillet à 19 heures à la Halle aux toiles à Rouen
  • Conférence gratuite
  • Réservation en ligne

La programmation du 3 juillet

  • À 18 heures : School’s Out square Gaillard-Loiselet et Samba de Mesa place du 19 avril 1944
  • À 19 heures : Couleur Terre à l’espace du palais
  • À 18h30 : Quase-Ilha place Saint-Sever
  • À 20h30 : Spelim place Saint-Sever
  • Concerts gratuits
  • Aller au concert en transport en commun avec le réseau Astuce