Au service du scénario

Hellboy au Rêve de l’escalier… C’est une idée de Michael Féron, mise en image par le dessinateur Jean-Marie Minguez. La planche est présentée samedi 7 juin à la librairie rouennaise.

 

reliktoUne planche, un artiste… Ce rendez-vous devient régulier à la librairie Le Rêve de l’escalier. Cette fois, c’est Jean-Marie Minguez qui s’y colle. Michael Féron a imaginé une histoire improbable avec une chute surprenante, donc drôle. Que peut bien venir chercher Hellboy, membre du bureau de recherche et de défense sur la paranormal, au Rêve de l’escalier ?

 

Pour Jean-Marie Minguez, dessinateur installé à Rouen, « c’est une belle expérience ». Il réalise ainsi « pour la première fois une planche en couleur directe. Là, j’avais toute une palette à gérer. C’est un travail différent ». Avec deux ambiances presque opposées : le bleu vif de la devanture de la librairie, le rouge éclatant de Hellboy au milieu des livres.

 

Une nouvelle fois, Jean-Marie Minguez s’est mis au service d’un scénario. « C’est comme au cinéma ou au théâtre ». Son travail : « il faut aller au delà du joli dessin pour diriger le regard du lecteur d’une bulle à l’autre, d’une case à l’autre. C’est très technique. Il faut être malin pour déjouer les pièges. A chaque fois, c’est un challenge ». Jean-Marie Minguez a commencé comme coloriste dans les magazines Comicsbox, CBKids, puis comme dessinateur dans Spécial Zembla. Il a illustré les séries Le Grimoire de Féerie et Carabosse, divers jeux dont Mr Jack Pocket.

 

Son dernier album : Exil, sorti en mai 2013, qu’il signe avec Henri Fabuel. Cette histoire est celle de ces hommes, comme son grand-père, qui espéraient une Espagne républicaine et qui ont dû fuir leur pays. Cet exil a été douloureux. « Lors d’un repas de famille, j’ai demandé : pourquoi êtes-vous venu en France ? Ma grand-mère m’a alors raconté toute l’histoire : la guerre, les camps dans le sud de la France, les travaux forcés… » Exil raconte cette longue route effectuée par Francisco, parti de son village andalou sans sa famille jusqu’à la frontière française.

 

Autodidacte

Michael jean marieJean-Marie Minguez a grandi à Perpignan en lisant la revue Strange et les bandes dessinées de son grand frère. « J’aimais le dessin. Il était présent chez moi et très tôt. Mon frère ainé peignait. Quand mon autre frère prend un crayon, ça ressemble à quelque chose. Mes premiers dessins remontent au collège. J’ai un vrai goût pour ça ».

Pour Jean-Marie Minguez, les comics, c’est « un rêve de gosse ». Un rêve qui s’est concrétisé il y a un peu plus de dix ans. Jusque-là, il a pris quelques chemins de traverse. Graphiste et webmaster le jour, il était dessinateur la nuit. « J’étais coloriste pour un magazine. Cela a été très formateur ».

 

A un moment donné, dans une vie, il faut toujours faire des choix. Jean-Marie Minguez a opté pour le dessin. Les contrats s’enchaînent, les rencontres également. Le dessinateur quitte le sud pour la Bretagne avant de se poser à Rouen. « Il y a une vraie énergie créative », mise en avant samedi 14 juin avec La Route du livre.

 

 

  • Samedi 7 juin à 14h30 au Rêve de l’escalier, 14, rue Cauchoise à Rouen. Entrée libre.
  • Sur La Route du livre, samedi 14 juin, Jean-Marie Minguez s’installe aux Mondes magiques, 98, rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre.