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Bertrand Belin à Rush : être « dans l’incandescence du présent »

photo Ph. Lebruman
photo Ph. Lebruman
photo Ph. Lebruman

Concerts, performance, lectures, cinéma… C’est le programme de Rush concocté par Bertrand Belin. Le 106 a donné carte blanche au chanteur pour la programmation de son festival qui se déroule du 27 au 29 mai sur la presqu’île Rollet. Bertrand Belin propose ses coups de cœur dont Rover, Philippe Katerine, Nord, Har Mar Superstar… et donne trois rendez-vous avec un concert, une conférence littéraire avec Le Journal de Nathan Adler et une lecture de Requin, son premier roman. Entretien.

 

Lors de votre tournée avec Cap Waller, vous êtes venu au 106 à Rouen, au Tetris au Havre. Vous citez Dieppe dans votre roman, Requin. Vous revenez à Rouen. Quel lien entretenez-vous avec la région ?

Il n’y a pas de lien particulier. Tout cela est fortuit. C’est le hasard de la tournée. Cependant, j’apprécie les villes de bord de mer. J’aimerais bien vivre au Havre. J’ai passé un peu de temps à Dieppe où j’ai écris quelques titres de Parcs. J’ai grandi au bord de la mer qui se trouve sur la côte atlantique. J’aime bien aussi ces villes où il y a un port. Comme Rouen. Je suis fasciné par l’industrie portuaire.

 

Pourquoi ?

Il y a un univers étrange et puissant. Les ports donnent l’échelle du monde. Quand vous voyez un cargo gigantesque amarré, cela donne l’idée de la taille de la planète.

 

Vous avez donc apprécié la presqu’île Rollet.

J’aime beaucoup cet endroit. Il est très inspirant.

 

Comment avez-vous imaginé Rush ?

Un festival est, pour moi, une occasion de rassembler en un lieu et pendant un temps des artistes, des groupes, des cinéastes que je connais, que j’aime énormément et qui restent épars. Ce sera le moment de fureter, de découvrir de nouvelles choses. J’ai, en fait, dessiné une cartographie. C’est très intéressant. Il y a eu une belle collaboration avec le 106.

 

Quels sont les liens entre ces artistes ?

Des liens existent. Le principal lien que je fais est la langue. Rush est axé sur la parole et l’oralité. Je suis intéressé par l’incandescence du présent, la performance, l’originalité de l’utilisation de la langue.

 

 

 

Dans le programme de Rush, vous écrivez que Philippe Katerine reste l’artiste que vous aimez « le plus dans le monde de la musique ». Pourquoi ?

Nous avons tous des artistes préférés. Philippe Katerine est un artiste qui a fait preuve d’une créativité prodigieuse tout au long de son parcours. Il a beaucoup de curiosité pour les autres disciplines artistiques, comme la danse, le cinéma, le théâtre. C’est un aventurier de la langue. Il a aussi une puissance dans son élocution. Il met en scène ses textes. Il a échappe ainsi à toute définition. Il y a peu d’artistes comme lui. Il y a eu Boris Vian, Serge Gainsbourg. Aujourd’hui, il est le seul en France.

 

Pendant Rush, vous donnez un concert, lisez votre roman, Requin, et présentez le Journal de Nathan Adler. Pourquoi cette proposition ?

Dans le Journal de Nathan Adler, je suis interprète. C’est un texte en prose écrit par David Bowie dans les années 1990. Il est devenu le livret de l’album Outside. Il raconte l’histoire d’une sorte de détective d’un genre particulier qui enquête sur les crimes artistiques. C’est une lecture avec la projection d’images. Et je suis accompagné par Stef Kamil Carlens. C’est une rhapsodie qui prend des formes variées. On va voir quelle forme elle va prendre à Rouen.

 

Le programme de Rush

  • Vendredi 27 mai de 17 heures à 2 heures : Damien Schultz, Mocke Trio, Charles Pennequin, Bodybeat, Marietta, Cavern of Anti-Matter, Rover et projection de Wendy & Lucy de Kelly Reichardt
  • Samedi 28 mai de 14 heures à 2 heures : Eddy Crampes, Eric Chenaux, Bertrand Belin, Nord, Thee Verduns, Arlt, Katerine, The Limiñanas et projection de Old Joy de Kelly Reichardt
  • Dimanche 29 mai de 13 heures à 21 heures : Damien Schultz, Jim Yamouridis, Loya, Eric Copeland, Bertrand Belin, Elg, Helena Hauff, Har Mar Superstar

Festival gratuit