/

King Biscuit : « Il était indispensable que je m’approprie ce blues »

King Biscuit donne le coup d’envoi des Terrasses du jeudi le 4 juillet à Rouen. Le trio rouennais, emmené par Sylvain Choinier, a fait de nombreux détours par le sud des États-Unis pour aller puiser dans les sources du blues rural et les collections d’Alan Lomax. Depuis, l’un des membres des Vibrants Défricheurs a pris le temps de digérer tout cet héritage pour composer des titres bruts qui donnent la fièvre et guident vers la transe. Sylvain Choinier, un musicien audacieux, n’hésite pas à bousculer les codes du genre. Sur les Terrasses du jeudi, King Biscuit joue les nouveaux morceaux d’un album qui sortira en février 2020. Entretien avec Sylvain Choinier.

Comment les musiciens du sud des États-Unis accompagnent encore votre travail ?

Ils n’ont pas toujours été à la base des différents projets. Il y a eu à un moment la découverte du travail d’Alan Lomax, donc la découverte des musiciens qu’il a enregistrés. Au départ, cela a été un truc très fort. Il était indispensable que je m’approprie ce blues. J’ai ensuite fait mon chemin par rapport à tout cela. J’ai tout d’abord été dans une relecture de ce répertoire avant d’aller voir plus loin et de m’en détacher. Aujourd’hui, la guitare est toujours très présente. C’est très blues et très rock.

Est-ce que vous écoutez encore beaucoup ce blues du Mississipi ?

Un peu moins mais cela arrive toujours. Cette musique reste encore quelque chose de fort. Le groupe a été créé il y a quatre ans. Je ne suis plus le même. Je n’ai plus la même avidité. Il y a d’autres musiques très intenses, comme le jazz ou le gnawa.

Pourquoi ce blues a résonné en vous à un moment ?

Je viens du jazz, surtout du jazz contemporain, une musique complexe et exigeante avec des formes bizarres. Avec ce blues, on est à l’opposé. Il y a une forme de simplicité, d’évidence, une vérité incroyable. C’est de l’art brut. Tous ces musiciens sont à la limite un peu punk. Venant du jazz moderne, j’ai fait un tour à 180° pour aller au berceau de toutes les musiques que l’on écoute aujourd’hui. Je me suis alors plongé dans cette histoire, dans l’histoire de ces musiciens. On ne peut pas s’intéresser à cette musique sans se pencher sur leurs auteurs parce qu’il existe un lien social. Cette musique raconte leur réalité. Dans le premier disque, Well, Well, Well, il y a eu une première relecture. Il a fallu prendre de la distance parce que nous ne connaissons pas leur vérité. On peut s’en approcher mais ma vérité est ailleurs.

Comment avez-vous digéré tout ce répertoire ?

Nous l’avons beaucoup joué en 2017 et 2018 et j’ai eu envie d’aller voir ailleurs. Cela signifiait que tout était digéré. J’ai alors écrit de nouveaux titres durant l’été 2018 qui ont été travaillé avec Tatiana Mladenovitch à la batterie et Johan Guidou aux claviers. Ce qui est chouette, c’est que ces morceaux qui sont de moi à la base nous appartiennent désormais à tous les trois.

Est-ce qu’il y a eu une évidence pour vous ?

Non, pas forcément. L’instrumentarium du groupe a changé mais le grosse reste le même. La nouveauté : nous sommes allés enregistrer dans des studios à Bristol avec John Parish. Cela a été une expérience de dingue. Il a apporté son savoir-faire, une forme à ce disque qui est à la fois moderne et vintage, moins brut, et crée des ambiances de polars américains.

Le programme des Terrasses du jeudi à Rouen

Jeudi 4 juillet

  • 18h30 et 20h15, place du 19 avril 1944 : King Biscuit
  • 18h45, place des Carmes : La Gammine
  • 19 heures et 20h45, rue Eau-de-Robec : Johnny and Rose
  • 19h15 et 21 heures, place du Vieux-Marché : Kinkeliba
  • 20h30, place des Carmes : Vilain Cœur
  • 20 heures, place Saint-Marc : DJ Sebastian Erik Klein, Steeple Remove, Tahiti 80, Christine

Jeudi 11 juillet

  • 18h30, espace du Palais : Le bal swing des Terrasses
  • 18h45 et 20h30, place des Carmes : Turbo Niglo
  • 19 heures et 20h45, place de la Pucelle : Dôgô Foly
  • 19h15 et 21 heures, rue Eau-de-Robec : Gene Clarksville
  • 19h30, place Saint-Marc : Feathers and Greed et Requin Chagrin

Jeudi 18 juillet

  • 18h45, place du Vieux-Marché : ADM
  • 19 heures et 20h45, espace du Palais : Burking Youth
  • 19h15 et 21 heures, place Barthélémy : Lady Arlette
  • 19h30, place du Général-de-Gaulle : Ellah A. Thaun, We Hate You Please Die
  • 20h30, place du Vieux-Marché : Billet d’humeur

Jeudi 25 juillet

  • 18h30 et 20h15, place des Carmes : Ameriga
  • 18h45 et 20h30, place Barthélémy : Marcus & Cookie Monkey
  • 19 heures et 20h45, rue Eau-de-Robec : You
  • 19h15, place de la Pucelle : Animal Tristé, Tankus The Henge
  • 19 heures, place des Emmurées : Dj Aeon Seven, Sango Ndedi Ndolo, Dope Saint Jude, Orchesta Mendoza