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En solo et en trio

NicolasJules okC’est un artiste très discret qui n’a cessé d’enchainer les albums et concerts depuis dix ans. Sans oublier les récompenses. L’académie Charles-Cros, divers festivals ont remarqué son talent de conteur. Son dernier album, sorti il y a un an : La Nuit était douce comme la queue rousse du diable au sortir du bain… Toute une histoire. Nicolas Jules, aux allures de pantin lunaire à la mèche rebelle, raconte des nouvelles, légères ou sombres, qu’il interprète avec malice. Nicolas Jules fait partie de ces artistes programmés lors des Terrasses du jeudi à Rouen.

 

 

 

Il y a deux sets lors des Terrasses du jeudi. Qu’avez-vous prévu ?

Il y aura deux sets différents : un solo et un trio. Le spectacle est solo est réservé aux petits lieux. C’est un moment ludique, burlesque, improvisé qui est en fait un best of de mes chansons. Le concert en trio correspond davantage à mes envies musicales du moment. Je suis accompagné d’un batteur qui a un son un peu sale, rock, et d’un violoncelliste un peu fou et énervé.

 

Etes-vous plutôt rock ou plutôt fou ?

Les deux mais je ne me soigne pas trop.

 

Sur scène, vous ne chantez pas seulement. Vous jouez, notamment avec votre voix.

Quand on parle, on n’a pas conscience de sa voix. Cela nous échappe. Sur la scène, on en a plus conscience. J’ai envie de jouer. Il y a un côté théâtral.

 

Vous avez joué au théâtre.

Oui mais j’étais très mauvais. Il ya des personnes qui ont une facilité à jouer, à être comédien. Moi, je ne l’ai pas. Je pense que je saurais jouer mes textes. Je saurais comment je dois dire les phrases.

 

Vous sentez-vous plutôt chanteur ou plutôt poète ?

Je suis un mec qui écrit des chansons et qui lit de la poésie. Mes influences sont plus ancrées dans la poésie. La chanson française me parle rarement. Il y a beaucoup de chanteurs que j’aime bien mais je préfère lire Rimbaud. J’écoute cependant pas mal de musiques : de la musique instrumentale, espagnole, italienne, anglaise, du free jazz…

 

Quels poètes lisez-vous ?

Des auteurs plutôt contemporains. En attendant notre entretien, j’étais en train de lire des textes de Charles Pennequin. J’aime divers auteurs pour des raisons différentes : Baudelaire pour la musique incroyable des mots, sa maîtrise totale, Rimbaud pour son côté teigneux. Il a un côté pas très sympa qui me plaît bien.

 

 

 

Est-ce que, pour vous, l’écriture est un travail laborieux ?

J’y passe beaucoup de temps. Au final, c’est laborieux en effet. La musique est plus instinctive. Pour écrire un texte, je vais beaucoup marcher. Il m’arrive de sortir une ou deux phrases en trois ou quatre jours. La musique, ça peut me prendre seulement dix minutes.

 

Pourtant, vous êtes plus familier des mots.

Oui mais je ne me considère pas comme un instrumentiste. Il n’est pas besoin d’être un bon instrumentiste pour trouver des musiques. Comme j’ai écouté beaucoup de musiques, j’ai plein de mélodies dans la tête. Pour créer quelque chose, il faut arriver à lâcher prise, que ce soit par la concentration, soit par la maîtrise. J’ai un lâcher prise plus immédiat dans la musique. Il y a quelque chose de plus décomplexé parce que je n’ai jamais eu l’ambition d’être musicien.

 

Pourquoi chantez-vous ?

J’ai toujours eu besoin de m’exprimer d’une façon ou d’une autre. J’ai fait du dessin, du théâtre. La musique est arrivée par hasard. J’ai remplacé quelqu’un dans un groupe pour dépanner. Puis, j’ai eu envie de prendre la parole. Tout cela s’est fait dans une grande inconcience.

 

  • Jeudi 24 juillet à 19 heures et à 20h45 place de la Cathédrale à Rouen.

 

Les Terrasses du jeudi 24 juillet

  • 18h30 et 20h15 place du 19-Avril-1944 : Wood (jazz)
  • 18h45 et 20h30 place du Général-de-Gaulle : Bad for Lazarus (indie rock)
  • 19 heures et 20h45 place de la Cathédrale : Nicolas Jules (chanson)
  • 19h15 et 21 heures place du Lieutenant-Auber : Mattic (hip-hop)
  • 19h30 et 21h15 place de La Pucelle : Paon (pop electro)
  • Concerts gratuits