Philippe de Gobert raconte la renaissance du Havre

Le regard sur la ville du Havre a beaucoup changé ces dernières années. Depuis quinze ans, le MuMa – musée d’art moderne André-Malraux au Havre a fait appel à une vingtaine de photographes et vidéastes afin qu’ils relatent cette évolution. Cette fois, c’est Philippe de Gobert, photographe belge, qui raconte Le Havre, notamment la renaissance de la ville. Il emmène ainsi dans une exposition en deux parties, aussi magnifique que surprenante, Du Merveilleux en architecture au conte photographique, jusqu’au 7 novembre.

Philippe de Gobert a un univers poétique très singulier. Ce passionné d’architecture aime porter un regard sur un bâtiment ou un territoire. Pour s’imprégner et comprendre un lieu, il a besoin de l’appréhender à travers la construction d’un modèle réduit qui n’est jamais la finalité de son travail mais une étape importante dans la réalisation de ses œuvres. C’est cette maquette que Philippe de Gobert photographie et qui permet étrangement une immersion totale dans un espace.

Pour cette nouvelle exposition, à voir jusqu’au 7 novembre au MuMa au Havre, Philippe de Gobert s’est concentré sur un épisode essentiel de l’histoire du Havre, sa renaissance. À travers ses photographies, il écrit le récit de la reconstruction d’une ville complètement rasée après des bombardements. Tout commence par des vues d’un no man’s land dans une lumière crépusculaires et des ambiances vaporeuses. Aux tas de gravas et aux arbres calcinés se substituent des sculptures de pierre, des cabanes de chantier. S’élèvent ensuite des squelettes d’immeubles, les premiers éléments d’un port qui accueillent des bateaux. On aperçoit plus tard plus tard l’éclairage public, quelques lumières aux fenêtres. Philippe de Gobert fait visiter également certaines pièces des appartements. A l’intérieur, comme à l’extérieur, il n’y a aucune présence humaine. « C’est plus évocateur. Cela permet de laisser libre cours à l’imagination », explique le photographe. 

Pour mener ce travail photographique, Philippe de Gobert a consulté des images de l’époque, des archives et s’est promené dans Le Havre en avril 2018, « C’est une ville avec une architecture qui résiste bien et qui n’a pas posé les choses. On peut penser qu’elle se déplace. L’intérêt, c’est aussi ce rapport au présent, la proximité de la mer et du port. C’est très beau ». 

Cette série d’images, proches d’une réalité, reste pour l’artiste un conte philosophique. Elle est une des deux parties de cette exposition qui commence en fait par « un portrait en creux ». Dans ce Merveilleux en architecture, Philippe de Gobert utilise le même procédé qui débute par des maquettes et se termine par des tirages photographiques. Il crée des affiches de ces lieux plus ou moins connus et pose la question de l’utopie. Il les dévoile comme on feuillette un livre sur des endroits insolites. Il y a l’atelier de Melnikov, le palais du facteur Cheval, le studio Black Maria, le premier de l’histoire du cinéma, le Merzbau, la Casa Malaparte perchée sur un rochet…

Infos pratiques

  • Jusqu’au 7 novembre, du mardi au vendredi de 11 heures à 18 heures, les samedi et dimanche de 11 heures à 19 heures au MuMa – musée d’art moderne André-Malraux au Havre.
  • Tarifs : 7 €, 4 €
  • Renseignements au 02 35 19 62 72 ou sur www.muma-lehavre.fr