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La poésie dans la rue

250 spectacles, une centaine de compagnies donnent les couleurs des nouvelles Z’Estivales qui se tiennent du 4 juillet au 3 août au Havre. Pendant cinq week-ends, musiciens, comédiens, circassiens, danseurs investissent toute la ville. Cette année, une carte blanche a été proposée à Michel Lacaille, artiste havrais qui a fondé la compagnie SDF.

 

photo Christian Colin
photo Christian Colin

L’espace public a toujours été son lieu d’expression. C’était une nécessité pour Michel Lacaille. « Nous n’avions pas d’autres moyens pour vivre ». C’était aussi une volonté de défendre une vision artistique. « Cela peut paraître de vieux discours mais je considérais le théâtre classique comme bourgeois. Pour se faire entendre, les comédiens sont sur une scène, donc au-dessus du public. Moi, je veux être au milieu du public. Dans le théâtre élisabéthain, les comédiens sont au milieu du public. Pour cela, il fallait changer les codes du théâtre, faire des choses folles et faire en sorte que le public puisse prendre la parole ». Etre au milieu, c’est se trouver dans les lieux fréquentés de manière quotidienne par les gens pour provoquer des rencontres. A cela s’ajoutait une question pratique. « On peut jouer où on veut et quand on veut. Au début, il était possible de présenter des spectacles à 2 heures du matin. C’est nous qui décidions ».

 

Dans les années 1980, Michel Lacaille faisait partie de ces « hurluberlus » qui ont fait de la rue leur décor théâtral. Jongleur, magicien, cracheur de feu, comédien, il a commencé avec Bernard Quental à la Mare rouge, à Applemont… « La présence d’artistes était importante pour les enfants dans ces quartiers. Nous étions au service de ces personnes qui sont dans la rue. Nous étions vraiment des hurluberlus qui amenaient une poésie bizarre, étrange et rigolote », surtout burlesque.

 

Depuis 1992, avec la compagnie Sans Domicile Fixe, Michel Lacaille se promène dans toute l’Europe avec des spectacles en déambulation. « Nous travaillons avec des personnages de la vie courante qui sont remarquables ». Il y a les moines, les facteurs, les paysans, les petits vieux. « J’aime ce moment lorsque le public se trouve dans un entre-deux. Il ne sait pas vraiment s’il a face à lui des personnes ou des personnages. Le jeu s’engage alors avec lui. Même si nous suivons une trame dans nos spectacles, il y a beaucoup d’improvisation ».

 

Avec les Zafros, nouveau spectacle en création, Michel Lacaille a souhaité revenir au cirque, au clown. « Ce sont les gardiens du désordre. Ils veulent que les gens dansent, s’amusent ».

 

 

Carte blanche aux Z’Estivales

  • Vendredi 4 juillet à 20 heures au Magic Mirrors : Antipasti from LH servi par Zafros de la compagnie SDF, les Z’Acrobates des Pieds aux murs, Kistefou et Georges, Nico avant le Premiata Orchestra di ballo.
  • Samedi 5 et dimanche 6 juillet : Les Blancs Publics de la compagnie Hydragon le 5 juillet à 15 heures et 19 heures sur la plage, le 6 juillet à 11 heures au marché des Halles et à 18 heures sur la plage ; Les Orbilys de la compagnie Outre Rue le 5 juillet à 16h30 et 18 heures, le 6 juillet à 16 heures et 17h30 aux Docks Vauban.
  • Samedi 26 et dimanche 27 juillet à 17 heures : Les Facteurs de la compagnie SDF aux Docks Vauban
  • Samedi 2 et dimanche 3 août à 19 heures : Lucien sauve le monde par Les Garçons de piste and Mister Lucien au théâtre des Bains-Douches.
  • Programme complet : ici