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Terres de Paroles à Louviers : clôture avec Mathieu Saïkaly

© AGDL
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Le nom de Mathieu Saïkaly a été attaché à celui de La Nouvelle Star. Depuis plusieurs mois, le lauréat de l’émission en 2014 est lié à celui de Nicolas Rey. Ensemble, les deux artistes sont devenus les Garçons manqués. Dans Et Vivre était sublime, leur lecture musicale, Nicolas Rey et Mathieu Saïkaly proposent une joute verbale et musicale. L’un lit Céline, Cohen, Bukowski. L’autre chante Bob Dylan et Lou Reed. En avril, Mathieu Saïkaly, auteur aux textes faussement légers et chanteur élégant, a tracé sa route en solitaire avec la sortie d’un EP. Le premier album, A Million Particles, est attendu pour le 11 septembre prochain. Mathieu Saïkaly présente quelques titres dimanche 7 juin lors du concert de clôture de Terres de Paroles après la lecture musicale Et Vivre était sublime avec Nicolas Rey. Interview.

 

Vous venez dans le cadre d’un festival littéraire. Est-ce que les livres ont toujours eu une importance pour vous ?

J’ai toujours lu mais j’ai trouvé le goût de la littérature avec l’anglais lorsque j’étais à l’université. J’étais en fac d’anglais. Au lycée, je ne sais plus. Mais je me souviens que l’on abordait la langue de manière trop scolaire. Peut-être que je n’avais pas la maturité suffisante pour apprécier la littérature que l’on étudiait. Les livres demandent une réflexion sur la vie. Après la fac, il y a eu une phase de transition. Quand j’ai commencé à travailler avec Nicolas Rey, j’ai entendu des extraits de livres qui m’ont bouleversé. J’ai donc lu Voyage au bout de la nuit de Céline, puis Belle du seigneur d’Albert Cohen. Ce livre m’a chamboulé.

 

Etes-vous un amoureux des mots ?

Oui, j’ai toujours aimé leur sonorité. Cela m’a aussi demandé du temps. A l’université, je les ai étudiés. Quand j’entendais un mot que j’aimais bien, je le notais. Je faisais attention aux assonances, aux allitérations…

 

Comme un jeu ?

Oui comme un jeu. Mais c’est infini. Quand j’écris, j’aime bien faire sonner les mots. Il faut que tout le texte sonne bien. J’ai commencé à le faire en anglais. Il y a un an, je suis retourné à la langue française. Il m’a fallu du temps pour trouver ma patte. Encore aujourd’hui, je ne suis pas arrivé à vraiment trouver mon style. Je travaille beaucoup pour faire sonner cette langue française. Travailler avec Nicolas Rey m’aide beaucoup. L’entendre lire me met la langue dans la tête. C’est en effet très inspirant d’entendre des auteurs différents. Ils m’apportent de plus en plus de clés pour écrire.

 

 

 

Ecrire en anglais est plus naturel pour vous ?

Ecrire en anglais est venu naturellement. La moitié de ma famille parle anglais. J’ai toujours écouté davantage de musique anglo-saxone. J’adore Elliott Smith. Cela me paraissait plus logique et aussi plus facile. Aujourd’hui, j’écoute de plus en plus de chanson française. Il y a des trucs géniaux. Maintenant, j’aime le challenge du français. Avec la Nouvelle Star, j’y ai été obligé. Pour l’album, je me suis arrangé pour écrire des textes, moitié en français, moitié en anglais. Avant les chansons, j’écrivais des textes. Je n’ai pas la prétention d’appeler cela des poèmes. C’étaient des textes sans rime. Ce qui m’intéresse, c’est le rythme, le flow.

 

 

Dimanche 7 juin

  • Et Vivre était sublime à 18 heures au Moulin à Louviers. Tarif : 5 €. Réservation au 02 32 10 87 07 ou sur terres-de-paroles.com
  • Concert à 20h30 sous chapiteau, près du Moulin à Louviers. Gratuit.