Un mois avant la sortie de son huitième album, Sentinel, prévue le 17 janvier 2020, Deleyaman dévoile ses dix nouveaux titres samedi 7 décembre au Kalif à Rouen et dimanche 8 décembre au château du Bec à Saint-Martin-du-Bec.
Les chansons de Deleyaman sont des mirages. Elles suscitent des images abstraites et mouvantes avec des horizons lointains, sans frontières. À chacun de se frayer son chemin dans ces paysages intimes et mystérieux dépeints par une musique aux multiples influences, entre Occident et Orient, et une poésie de mots.
Les quatre garçons et fille de Deleyaman offrent des instants de contemplation, des parenthèses apaisantes. C’est notamment cette douceur qu’est venu chercher Aret Madilian (guitare et voix) dans la campagne cauchoise. « Ralentir le temps est devenu un acte politique. Tout nous demande d’aller plus vite. Et pas seulement à paris. Vous allez à Rouen, vous sentez déjà la différence. Habiter dans un village permet d’être dans la contemplation, de prendre le temps de réfléchir ».
Les mots pour se raconter
Pour composer, le temps et l’espace sont tout autant essentiels à ce musicien aux origines arméniennes. Avant de s’installer en Normandie en 2000, Aret Madilian a passé son enfance en Turquie avant de déménager à Los Angeles aux États-Unis au début de l’adolescence. « Cela a pu me poser des problèmes. Très vite, on se sent de nulle part. Ce n’est plus une souffrance mais une sensation d’exclusion positive parce que l’on est toujours en mode d’observation. Il y a toujours quelque chose à apprendre. Rien n’est acquis ».
Pour raconter ces sentiments, il y a les mots. Ceux d’Aret Madilian viennent en arménien ou en anglais pour rester au plus près de ce qui se passe dans les méandres de sa pensée. Ils se mêlent à ceux de Béatrice Valantin (claviers et chant) en français. Comme leur voix. « C’est un instrument à part entière qui amène diverses ambiances ».
La musique pour exprimer les émotions
Quant à la musique, elle arrive selon Aret Madilian « comme une extension de ce que l’on ne peut pas dire avec les mots pour aller encore plus loin dans l’émotion. On le sait, la musique est une question de sensibilité. Quand on a quelque chose à dire, une note suffit ». Pour Guillaume Leprévost, à la basse, dernier arrivé dans le groupe, il a fallu ralentir le rythme. « Dans le rock, on met plein de notes à la seconde pour crier notre rage. Avec Deleyaman, j’ai appris à être dans cette économie de notes pour partager un message plus profond ». Le quatuor, formé avec également Gérard Madilian, joueur de duduk, poursuit depuis le premier album sa recherche sur les atmosphères sonores.
Le huitième disque qui sortira le 17 janvier 2020, est une nouvelle étape dans cette quête. Sentinel, à découvrir samedi 7 décembre au Kalif à Rouen et dimanche 8 décembre à Saint-Martin-du-Bec, est une architecture sonore vibrante. « Là, nous sommes tous esclaves de quelque chose, de l’argent, de l’amour… Nous sommes aussi tous gardiens de quelque chose ». Aret Madilian a imaginé « une forteresse abandonnée mais la sentinelle est là. Elle veille pour préserver un îlot de liberté, un endroit où on se sent singulier ». Le tableau peut paraît sombre. Deleyaman laisse toujours entrevoir quelques lueurs réconfortantes.
Infos pratiques
- Samedi 7 décembre à 20h30 au Kalif à Rouen. Première partie : High Tatras. Tarifs : de 12 à 6 €. Réservation surwww.lekalif.com
- Dimanche 8 décembre à 17 heures au château du Bec à Saint-Martin-du-Bec. Tarif : 14 €. Réservation au 06 33 45 72 13