Lucile Richardot, la magicienne baroque

photo : Igor Studio

Accompagnée par Jean-Luc Ho, au clavecin, Lucile Richardot, mezzo-soprano, chante les Magiciennes baroques que sont Armide, Médée et Circé. Le duo sera dimanche 8 août en l’église à Varengeville-sur-Mer dans le cadre des Musicales de Normandie.

Le répertoire s’avère exigeant. Pour Lucile Richardot, il devient « une bonne récréation. En tant que mezzo-soprano, je suis amenée à jouer des rôles d’hommes, de travestis, de vieilles dames ou de nourrices. Avec ce répertoire et de ce genre de personnage, je peux assumer une féminité totale ». Dans ce récital, conçu avec le claveciniste, Jean-Luc Ho, elle est Armide, Médée et Circé, ces magiciennes d’une grande beauté, « des femmes de pouvoir, soumises à leur père, leur mari, leur amoureux, qui veulent reprendre leur place et s’affranchir des lois. Comme elles ont des pouvoirs magiques, elles s’en servent contre les hommes ».

Le duo a pioché dans les œuvres de Haendel, Cavalli, Charpentier, Lully, Webb, Purcell, Colin de Blamont. « Ils éclairent ces femmes de manière différente. J’ai une tendresse pour Charpentier. Il est l’un des compositeurs les plus sensibles et fait couler les larmes. Sa Médée est tout en contraste. Comme chez Lully. Plutôt de présenter une Armide qui aboie, il la dépeint comme une femme dans le recueillement, le doute, l’introspection. Haendel a écrit une partition sensible. Sa Médée, enfermée dans un amour aveugle, est très touchante même si elle a parfois quelques moments d’explosion. Celle de Cavalli a un côté davantage maléfique. Il y a des sauts d’octave impressionnants ». Lucile Richardot a également choisi une cantate de Colin de Bramont, peu jouée avec des parties « très volubiles ». Quant à Pow’ful Morpheus, évoquant Circé, de William Webb, « c’est une berceuse inquiétante ».

« Être à la hauteur vocale »

Le temps d’un concert, la mezzo-soprano se transforme en des Magiciennes baroques, titre de ce récital interprété dimanche 8 août à Varengeville-sur-Mer pendant les Musicales de Normandie. « Ce ne sont pas des rôles écrits pour ma voix mais je peux les aborder sur de brefs instants, le temps d’un air ». Ces femmes de la mythologie demandent une rigueur et une forte implication. « Avec elles, il faut tenir sa promesse, être à la hauteur vocale. Elles sont impressionnantes et implacables. Elles ne sont pas juste des personnages tout noirs ou tout blancs. Quand elles sont en pleine fureur, elles crachent leur venin. Quand elles sont désespérées ou dépitées, elles partent dans de grandes lamentations. Elles sont très touchantes ».

Pour Lucile Richardot, ce programme permet l’expression de vifs sentiments, le jeu d’une théâtralité et le partage de texte d’une beauté poétique.

Infos pratiques

  • Dimanche 8 août à 17 heures à l’église à Varengeville-sur-Mer
  • Tarifs : 15 €, 12 €
  • Réservation au 07 61 24 70 41 ou sur www.musicales-normandie.com
  • photo : Igor Studio

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